Le Mali vit une inquiétante augmentation des cas de coronavirus depuis plusieurs semaines, et a fortiori ces trois derniers jours. D’une poignée de nouveaux cas, on est passé à plus de 150 par jour. Des chiffres largement sous-estimés en raison des très faibles capacités de test, mais qui donnent la mesure de l’accélération.
La courbe de l’évolution des cas augmente significativement depuis la mi-novembre, mais c’est au cours des tout derniers jours que les barres des 100 puis des 150 cas quotidiens ont été franchies. Sans compter tous ceux qui n’ont pas subi de test.
Après avoir envisagé des mesures plus drastiques et contraignantes comme la fermeture des écoles et des restaurants ou encore un couvre-feu nocturne, les autorités de transition ont annoncé il y a dix jours un renforcement de la prévention et des capacités de prise en charge des malades. Plus de personnels, de matériel, de médicaments.
La capitale est considérée comme le principal foyer de la seconde vague actuelle. Mais pour le Dr Modibo Doumbia, président du Conseil régional de l’ordre des médecins à Bamako, le compte n’y est pas.
“Aujourd’hui, les cas que nous avons sont des cas graves. Sauf que nous n’avons pas de place aujourd’hui dans les services de réanimation. Nous avons besoin de matériels de réanimation pour prendre ces cas en charge. Ce qui fait que dans ces deux derniers jours nous avons un taux de mortalité qui est assez élevé.”
Tombouctou, deuxième foyer du pays
La ville de Tombouctou est le deuxième foyer de Covid-19, avec près d’un dixième des plus de 5 400 cas répertoriés au Mali depuis le mois de mars. Le Dr Mahamane Tandina préside le Conseil régional de l’ordre des médecins de Tombouctou. Il explique qu’actuellement, les cas sont rares et isolés, mais ce qui l’inquiète, c’est la désinvolture des habitants.
« Le masque n’est pas systématique. Les gens continuent à se serrer les mains. Les grands rassemblements ne sont pas interdits. Il n’y a pas une prise de conscience pour prendre cela très au sérieux. C’est inquiétant parce qu’avec le mode de vie de la population, dès qu’il y a un cas, ça peut tout de suite grimper très rapidement. »
180 personnes sont officiellement mortes du coronavirus au Mali depuis le mois de mars. Les autorités sanitaires rappellent l’importance du port du masque, du lavage des mains et des mesures de distanciation.
rfi