Idrissa Seck a obtenu 20,51% des voix de la présidentielle du 24 février. Il arrive deuxième de la course, derrière le Président sortant, Macky Sall, vainqueur au premier tour avec 58,26%. Il devance donc Ousmane Sonko (15,67%), Issa Sall (4,07%) et Madické Niang (1,48%), les trois autres candidats.
Le président de Rewmi doit ce score, pour beaucoup, à Khalifa Sall et Karim Wade, qui n’ont pas pris part à l’élection du fait de l’invalidation de leurs candidatures pour cause de condamnation à la prison ferme. En effet, selon une étude des résultats du scrutin réalisée par Moubarack Lô, Amaye Sy et Moussa Diaw, l’ancien Premier ministre a récupéré 15,5 points de pourcentage grâce aux électeurs potentiels de l’ancien maire de Dakar et de l’ancien ministre d’État.
“Idrissa Seck aurait eu 5% des voix (au lieu de 20,51% au sortir du 24 février), dans le scénario d’une participation de Karim Wade et Khalifa à l’élection”, avance le rapport de Moubarack Lô et Cie. Lequel signale d’ailleurs qu'”Idrissa Seck (a) entam(é) une progression significative (dans les intentions de vote) après l’invalidation des candidatures de Khalifa Sall et Karim Wade alors que pendant toute l’année 2018, il affich(ait) un score quasi constant à 3%”.
Mais le candidat de la coalition Idy 2019 n’a pas profité que des votes qui seraient affectés aux candidats du Pds et de Taxawu Senegaal. Selon l’étude, il a récupéré aussi “37% des électeurs d’Abdoulaye Wade lors des législatives contre un report de 16% en faveur de Macky Sall et 19% au bénéfice de Sonko”.
Moubarack Lô et Amaye Sy sont ingénieurs statisticiens-économistes. Moussa Diaw est diplômé en géographe et en économétrie.
“Notre équipe a mené tout au long de la période (de l’étude) une série de sondages dans tous les départements du pays, avec des échantillons de 3600 à 6000 personnes, garantissant ainsi une bonne représentativité, informe le rapport dont Seneweb a obtenu copie. Les sondages ont été menés dans le strict respect des normes scientifiques reconnues en la matière et en toute indépendance comme l’exige le métier de statisticien.”