Friday, April 19, 2024
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Le Portugal remporte l’Euro 2016 face à la France 1-0

Il y eut le 27 juin 1984. Puis, le 12 juillet 1998. Et enfin, le 2 juillet 2000. Il y n’aura pas de 10 juillet 2016. Au terme d’un parcours étonnant, les Bleus ne sont pas parvenus à offrir au football français un quatrième trophée majeur. Cueillis à froid en prolongations par le Portugal, les protégés de Didier Deschamps se sont inclinés (1-0), en finale de « leur » Euro, devant un public du Stade de France abasourdi.

Après le sacre de la bande à Platini à l’Euro 1984 (déjà dans l’Hexagone), puis ceux de Zinédine Zidane et consorts au Mondial 1998 (encore « à la maison ») et à l’Euro 2000, la « génération Griezmann » échoue à entrer dans les annales du ballon rond.

En quête d’un troisième sacre continental, l’équipe de France n’a pas réussi à briser le cercle infernal dans lequel elle était enfermée depuis le 9 juillet 2006 et sa défaite (1-1 aux tirs au but) en finale du Mondial allemand. Une décennie d’infortunes et de polémiques en tout genre, initiée par le coup de boule funeste de Zinédine Zidane sur l’Italien Marco Materazzi.

A Saint-Denis, les Bleus ont été dominés par le Portugal de Cristiano Ronaldo, sorti sur blessure dès la 25ème minute de la partie. La Seleçao conjure ainsi la malédiction face aux Tricolores. Elle n’avait plus gagné contre l’équipe de France depuis un match amical disputé au Parc des Princes en 1975… Battue en finale de « son Euro » par la Grèce, en 2004, la sélection lusitanienne réussit ainsi à remporter le premier trophée majeur de son histoire.

Sous un soleil de plomb, les supporteurs portugais ont poussé la chansonnette aux abords du Stade de France, drapés dans des étendards rouges et verts. La bière coulait à flot tandis que des enceintes géantes crachaient de la « techno » lancinante. A l’intérieur de l’enceinte, leurs spectateurs français ont longuement ovationné les Bleus à l’échauffement. A contrario, ils ont sifflé la star portugaise Cristiano Ronaldo, alias « CR7 », principale menace d’une Seleçao qui n’avait gagné, jusqu’ici, qu’un match dans le temps réglementaire : en demi-finales (2-0) contre le Pays de Galles.

Comme lors du match d’ouverture, un mois plus tôt, le DJ David Guetta s’est installé derrière ses platines pour animer la cérémonie de clôture de la compétition. A ses côtés, la chanteuse suédoise Zara Larsson s’est distinguée par son timbre de voix agaçant. Vainqueur du tournoi en 2008 et 2012, l’ex-milieu international espagnol Xavi a ensuite pénétré sur la pelouse pour « rendre » le trophée Henri-Delaunay.

La sortie précoce de Cristiano Ronaldo

Visiblement émus, les Bleus se tiennent par les épaules alors que l’orchestrait interpréte la Marseillaise, reprise par le public dyonisien. Hargneux et combatif, les Tricolores entament la rencontre sur un rythme soutenu. Au bord de la pelouse, le sélectionneur portugais Fernando Santos tente désespérément de chasser de la main la nuée de papillons de nuits qui a envahi l’enceinte.

A la demi-volée manquée de l’attaquant lusitanien Nani, Moussa Sissoko répond par une frappe trop enlevée (6e). Le puissant milieu des Bleus se distingue ensuite en enfonçant les lignes adverses avec autorité. Lancé sur le flanc gauche, Antoine Griezmann décoche une salve (7e) dans le petit filet extérieur de Rui Patricio, le portier portugais. Dans la minute qui suit, Dimitri Payet percute le genou de Cristino Ronaldo lors d’un duel à la régulière. Le capitaine de la Seleçao grimance tout en boitillant. Dans la foulée, Dimitri Payet adresse un centre précis à Antoine Griezmann, dont la tête lobée oblige Rui Patricio à réaliser une claquette (10e).

A chacune de ses accélérations, Cristiano Ronaldo se tient longuement le genou. La star du Real Madrid finit par s’écrouler, en larmes. Copieusement sifflé, l’attaquant portugais se fait ensuite straper au bord du terrain avant de retrouver ses coéquipiers. Très en jambes, Moussa Sissoko, parti de sa moitié de terrain, perfore la défense adverse. Sa lourde frappe est contrée (22e) en corner par un arrière portugais.

Au fil des minutes, l’état de Cristiano Ronaldo commence à inquiéter le staff portugais. Soudainement, « CR7 » s’effondre de nouveau, le regard furieux. En pleurs, le meilleur joueur de l’histoire du foot portugais transmet son brassard à Nani avant d’être évacué sur une civière (25e), sous les applaudissement du public dyonisien.
La star est alors remplacée par Quaresma, qui avait donné la victoire (1-0) à sa sélection, en prolongations, contre la Croatie, en huitièmes de finale. Sur une énième percée, Moussa Sissoko élimine le milieu portugais Adrien Silva et décoche une frappe sèche, bien arrêtée par Rui Patricio (34e). Comme rassérénés par la sortie précoce de leur capitaine, les Lusitaniens font tranquillement circuler le ballon, imposant un faux rythme. Comme endormis, les Bleus regagnent les vestiaires en silence.

Les arrêts de Rui Patricio

En début de seconde période, Paul Pogba tente de réveiller ses partenaires. Mais sa demi-volée passe au-dessus de la cage de Rui Patricio (53e). Transparent, Dimitri Payet sort à l’heure de jeu au profit du véloce Kingsley Coman, 20 ans. L’entrée du joker de luxe apporte de la vitesse au jeu des Tricolores. Et sur l’un des centres de l’attaquant du Bayern Munich, Antoine Griezmann place un joli coup de tête qui flirte avec la licarne (66e).
Bien en place, les Portugais peine toutefois à endiguer les vagues françaises. Servi par Coman, Olivier Giroud décoche une frappe croisée du gauche que repousse avec autorité Rui patricio (75e). Désireux de faire sauter le verrou portugais, Didier Deschamps décide de faire sortir Olivier Giroud, en sueurs, pour faire entrer André-Pierre Gignac.

Contre le cours du jeu, les Portugais se créent une belle occasion. Peu sollicité jusqu’ici, le gardien français Hugo LLoris doit s’employer sur une jolie reprise acrobatique de Quaresma (80e). Marchant sur l’eau, Moussa Sissoko voit sa frappe supersonique détournée, une fois de plus, par Rui Patricio (83e). Le public du Stade de France trépigne et donne de la voix pour pousser son équipe. Dans les arrêts de jeu, André-Pierre Gignac mystifie Pepe avant de trouver le poteau du gardien portugais. Mark Clattenburg, l’arbitre anglais de la rencontre, siffle les prolongations.

Le coup de fusil d’Eder

Visiblement fatigués, les Bleus s’exposent aux contre-attaques éclair de la Seleçao. Sur un corner de Quaresma, le géant portugais Eder place une tête piquée, sauvée en catastrophe par Hugo LLoris (103e). Entrée en fin de deuxième mi-temps, l’attaquant de Lille met au supplice la défense française. Eder touche le ballon de la main, ce qui vaut mystérieusement un carton jaune à Laurent Koscielny. Dans la foulée, le coup franc de Raphaël Guerreiro s’écrase sous la barre de Hugo Lloris. Le public du Stade de France retient son souffle.
A la 109e minute, Eder assomme les supporteurs des Beus en ouvrant le score. L’attaquant portugais résiste à la charge de Laurent Koscielny et bat Hugo LLoris d’une jolie frappe croisée. Pour arracher l’égalisation, Didier Deschamps alors lance dans l’arène Anthony Martial, qui n’avait plus joué depuis le deuxième match face à l’Albanie. En vain.

Au coup de sifflet final, les joueurs français s’effondrent, groggy. Didier Deschamps contient, lui, sa colère. Malgré un beau parcours, ses hommes n’ont pas réussi à atteindre leur objectif suprême : gagner « leur » Euro. Leur médaille d’argent autour du cou, ils errent longuement sur la pelouse. Blessé, Cristiano Ronaldo peut, lui, soulever fièrement le trophée Henri-Delaunay. Et continuer d’écrire sa légende.

Le Monde

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