
À trois jours des élections législatives iraniennes, une grande partie de la population affirme ne pas vouloir ou ne pas savoir si elle ira voter vendredi. Les habitants subissent de plein fouet les sanctions américaines qui étouffent l’économie du pays. Beaucoup semblent avoir perdu l’espoir d’un possible changement.
De notre envoyée spéciale,
Dans une allée du grand bazar de Téhéran, derrière plusieurs rouleaux de tissu, Mohsen attend l’air résigné qu’un client lui achète de quoi coudre une chemise.
« Nos ventes ont diminué de 40% par rapport aux années précédentes, déplore-t-il. Mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? On continue d’avancer et on verra ce qui arrivera. Personnellement j’ai voté à plusieurs reprises, mais cette année je ne suis pas sûr de voter. Ça dépendra de mon analyse de la situation au dernier moment. »
Il ne reste plus que trois jours avant les législatives, mais dans ce marché, peu de commerçants semblent concernés. Amid vend des sandwichs dans une petite cabine de métal, lui non plus n’est pas sûr d’aller voter.
« C’est un peu vague, les candidats viennent de commencer leur campagne, ils ne communiquent pas suffisamment, estime-t-il. De ce qui en ressort, c’est que les conservateurs veulent dominer le Parlement. Avant le Majlis était mené par les partis de gauche, maintenant ce seront les partis de droite. Ces partis étaient au pouvoir avant eux aussi, mais ils n’ont rien fait pour l’économie. »
Un jeune homme venu acheter son déjeuner hausse la tête. Lui non plus n’ira pas voter. À ses yeux, de gauche ou de droite, les députés sont tous corrompus.