C’est une véritable surprise : futur champion d’Angleterre et équipe souvent citée pour la victoire finale, Manchester City a été balayé par Liverpool à Anfield (0-3). Il reste encore le retour mais les Reds sont en position idéale pour une qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions.
Après le 4-3 pour Liverpool du 14 janvier en Premier League, on avait logiquement hâte de revoir Reds et Citizens remettre le couvert. Et on a été servis. Notamment au sein d’une première demi-heure complètement folle où tout réussissait aux hommes de Klopp : 31 minutes, quatre tirs cadrés, trois buts, un Anfield en fusion. Après un début de match où le ballon, comme attendu, était davantage maîtrisé par Manchester City, Liverpool frappait une première fois par l’inévitable Salah. Après une mauvaise transmission de Sané, Milner envoyait Salah, visiblement hors-jeu, dans la profondeur. L’Egyptien alertait Firmino. S’en suivait un léger cafouillage où après un tir contré, le Brésilien, à l’envie, parvenait à dévier le cuir alors dans les pieds de Walker, toujours dans la zone de vérité. Le ballon arrivait sur Salah qui trompait Ederson (1-0, 12e). Pas encore remis de ses émotions, Anfield voyait Oxlade-Chamberlain envoyer un missile aux vingt mètres hors de portée du pauvre Ederson (2-0, 20e). Avant un troisième pion signé Mané, qui, d’une tête, transformait une offrande de Salah, encore (3-0, 31e). Et on ne mentionne même pas la frappe contrée de Robertson après un rush de quarante mètres (35e), le sauvetage de Kompany suite à un festival de Mané (40e), le tir au-dessus de Firmino (41e) ou encore la tête de Van Dijk non cadrée (45e+3) qui auraient pu faire entrer ses quarante-cinq premières minutes dans l’histoire de la Ligue des champions. Voir le futur champion d’Angleterre être autant malmené, c’est clair : on ne s’y attendait absolument pas.
Manchester City a eu (quasiment) tout faux
Manchester City s’est tout simplement fait manger, surtout dans l’impact. Rien qu’en voyant le manque d’implication de Walker sur l’ouverture du score, le domination physique de Milner qui servait Oxlade-Chamberlain sur le second but ou encore un Mané qui avait plus faim que Walker ou Fernandinho sur le troisième : on comprend où les hommes de Guardiola ont failli. Le jeu collectif, la circulation du ballon, les déplacements, le beau football, bien sûr que c’est bien, mais en quarts de finale de Ligue des champions, il faut plus que ça. Laporte, qui ne s’est pas si mal défendu sur l’aile gauche, et les siens l’ont appris à leur dépens. Après la tempête de la première demi-heure, il a véritablement fallu attendre le deuxième acte pour voir City se remettre des trois uppercuts reçus plus tôt. Si Guardiola ne changeait rien après la pause, on pouvait enfin voir des combinaisons qui marchent, enfin des incursions dans la surface de Karius. Mais pour le même résultat. À l’image d’un Sané qui est passé complètement à côté de son match, ratant tout ce qu’il voulait entreprendre, Gabriel Jesus et sa bande sont restés muets, chose qui ne leur était arrivé que trois fois cette saison toutes compétitions confondues. C’est dire. C’est simple, exceptée la frappe de Sané non cadrée alors qu’il était bien placé (14e), on ne saurait même pas vous dire l’occasion la plus dangereuse des Citizens lors de ce quart de finale aller… Une stat pour illustrer : aucun tir cadré en 90 minutes ! Cette fois, la magie Guardiola n’a pas pu s’opérer. Au retour, il faudrait un miracle pour voir le dernier carré. Une des plus grosses surprises de cette édition 2017-18. «Nous sommes les favoris», déclarait De Bruyne avant la rencontre. Sans commentaire.
Liverpool sur la voie royale
S’ils ont davantage été en difficulté en seconde période (encore que…), les Reds se sont reposés sur un collectif quasiment sans faille pour s’adjuger l’une des plus belles victoires du club de ces dernières années. Seule ombre au tableau : la sortie de Salah en début de seconde période, touché à l’adducteur. On ne les citera pas tous, mais ses coéquipiers ont été à la hauteur de l’événement dans leur engagement sur le terrain et dans leur mission. Une charnière Van Dijk – Lovren très solide ; des ailes (Robertson et Alexander-Arnold) si jeunes mais si prometteuses ; un Milner qui ne fait pas du tout son âge (32 ans) ; et bien sûr un trio d’attaque qui s’affirme toujours plus comme l’un, si ce n’est le plus performant au monde actuellement. Toujours engagé pour terminer deuxième de Premier League, Liverpool est sur la voie royale pour s’offrir une première demi-finale de C1 depuis 2008. Un parcours et une progression qui portent l’empreinte de Jürgen Klopp.
France Foot