
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole vient de chiffrer l’impact du coronavirus sur la demande de pétrole. Le cartel revoit à la baisse la consommation de brut en 2020.
La demande mondiale de pétrole devrait atteindre un peu moins de 101 millions de barils par jour cette année, estime l’OPEP. L’augmentation ne sera que de 0,99 million de baril par jour, 20 % de moins que ne le prévoyait le cartel en janvier. C’était avant la propagation du coronavirus, « principal facteur de ralentissement de la demande pétrolière », souligne l’OPEP.
La Chine moteur de la demande de kérosène
L’épidémie devrait en effet réduire la croissance mondiale à 3 % et celle de la Chine à 5,4 %. L’impact du coronavirus sur la demande pétrolière de la Chine est d’autant plus fort que l’épidémie s’est développée au moment des vacances du Nouvel An lunaire, la période où les Chinois voyagent le plus. Ce qui accentue le coup de coup de frein sur la demande chinoise de carburants.
Or la consommation de kérosène et d’essence sont les principaux moteurs de la consommation chinoise de pétrole. La Chine aujourd’hui, c’est 10 % de la demande mondiale de kérosène, 12 % de la demande mondiale d’essence. Une part qui a triplé en six ans. A l’arrivée, estime l’OPEP, la demande de la Chine devrait chuter de 200 000 barils par jour cette année.
OPEP+ : la Russie se fait prier
L’OPEP s’inquiète pour ses revenus. Non seulement la demande chinoise de pétrole ralentit, mais les prix sont sous pression, les fonds ayant réduit leur position acheteuse depuis un mois. Le baril de Brent est momentanément passé sous les 54 dollars lundi dernier, son niveau le plus bas depuis un an, alors même que la Libye produit 344 000 barils de moins qu’en décembre.
Le comité technique conjoint de l’OPEP s’est réuni en fin de semaine dernière et a conclu à la nécessité de diminuer de nouveau la production du cartel et de ses alliés, dont la Russie, de 600 000 barils par jour, après l’avoir déjà diminuée de 500 000 barils jour en décembre, et de 1,2 million de barils depuis un an. Mais la Russie, cette fois, tarde à répondre à l’appel.