Friday, March 29, 2024
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Mali: la France officialise la fin de la force européenne Takuba

Le scénario était attendu, le voilà confirmé: Paris a annoncé vendredi la fin de la task force Takuba au Mali, une agrégation de forces spéciales européennes, victime collatérale des tensions avec les colonels au pouvoir à Bamako.

 

Takuba, montée à grand-peine par l’ancienne ministre des Armées Florence Parly pour faire partager aux Européens le fardeau de la lutte contre les jihadistes au Sahel, a succombé aux deux coups d’Etat au Mali en août 2020 et mai 2021, à la dégradation brutale des relations franco-maliennes puis au départ cette année de la force antijihadiste française Barkhane.

 

“La réorganisation du dispositif militaire français au Sahel (…) a conduit à la fin des opérations de (…) Takuba au Mali à compter du 30 juin”, a indiqué le général Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major français.

 

Barkhane et Takuba témoignent de ce que “les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes”, a-t-il poursuivi, louant “les leçons” de cette expérience opérationnelle.

 

Takuba, symbole de la l’Europe de la défense chère au président français Emmanuel Macron, avait fini par rassembler une dizaine de pays européens, et jusqu’à 800 à 900 soldats d’élite.

 

Ils étaient chargés d’aider les forces maliennes à gagner en autonomie et leur permettre de reprendre pied dans les territoires délaissés par l’Etat, face aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique (EI).

 

– “Jeu politique” –

 

Souvent dubitatifs au départ, devant obtenir l’accord de leurs Parlements respectifs, neuf pays européens avaient fini par accepter le projet (Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal et Suède).

 

La “pleine capacité opérationnelle” de Takuba – qui signifie “Sabre” en langue tamasheq – avait été décrétée début avril 2021. Elle aura duré moins d’un an: les opérations conjointes ont en fait cessé dès février dernier.

 

“Outre le partage d’une appréciation de situation, des procédures communes et une fraternité d’armes ont été forgées”, a salué l’état-major français.

 

Mais Takuba n’aura pas résisté aux tensions avec Bamako. En janvier, la junte avait demandé au Danemark de retirer ses troupes tout juste arrivées mais déployées “sans son consentement”. Copenhague avait dénoncé “un jeu politique sale”.

 

En rompant avec Paris, la junte de Bamako a aussi rompu avec ses alliés. Elle est accusée, même si elle s’en défend, d’avoir fait appel à la société privée de mercenaires russe Wagner, accusée de multiples violations des droits de l’Homme et autres trafics au Moyen-Orient et en Afrique.

 

Le signe d’une réorientation géopolitique majeure du Mali, qui intensifie le déclassement français dans la région et met un point d’interrogation devant l’avenir de l’engagement des Européens dans la lutte antijihadiste au Sahel.

Avec tv5

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