La semaine dernière, une triple attaque terroriste revendiquée par le GSIM, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique, avait ciblé le camp militaire de Sokoura puis des civils, tuant au total 24 personnes, selon le bilan de l’armée malienne, qui a depuis lancé une opération contre-terroriste dans le secteur. Une opération entachée d’exactions, selon plusieurs sources locales.
Une « opération d’envergure », selon l’armée malienne, est en cours « dans le plateau dogon et la zone exondée du Seno ». Une opération contre-terroriste après la double attaque, la semaine dernière, du camp militaire de Sokoura, 11 soldats tués, et celle d’un bus de civils, 13 morts, selon le bilan officiel.
Cette opération a pour but de « protéger les populations civiles et lutter contre le terrorisme » explique l’armée malienne, sans apporter davantage de détails sur les actions en cours.
Mais l’association Kisal, observatoire des droits humains pour les communautés pastorales au Sahel, accuse l’armée malienne de se livrer dans ce cadre à des exactions à l’encontre de la communauté peule. Le village de Libbé, dans le cercle de Bankass, aurait ainsi fait l’objet d’une attaque dans la journée de jeudi : une quinzaine de corps ont été retrouvés, la quasi-totalité des habitations brûlées, et les habitants, chef de village compris, ont fui.
« Ils sont arrivés, ils ont encerclé le village et ils ont tiré », raconte un élu local, qui déplore que les soldats maliens n’aient cherché à procéder à aucune arrestation, ni effectué aucun tir de sommation. « C’est un acte de vengeance après l’attaque du camp de Sokoura », considère cet élu, qui explique, confirmant les informations de l’organisation Kisal, que les soldats maliens étaient accompagnés de chasseurs traditionnels dozos leur servant de guides.
Du côté de l’armée malienne, on balaie ces allégations, qualifiée par un porte-parole de « propagande. »
rfi