Cela fait un mois et demi que les sanctions économiques de la Cédéao pèsent sur Bamako. Ce jeudi, la junte a donné de nouveaux gages à l’organisation ouest-africaine. La charte de la transition a été rendue publique et les prérogatives du vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, chef des putschistes du 18 août, sont limitées.
Au cœur du pouvoir malien, on ne cache pas son impatience. « Nous avons fait ce qu’il fallait, nous attendons maintenant la bonne nouvelle », confiait vendredi matin un haut fonctionnaire civil proche de la junte.
La charte de la transition qui va durer 18 mois, a été enfin publiée. C’était une demande express de la CEDEAO dans une lettre adressée aux autorités maliennes. L’organisation régionale ne voulait pas entendre parler, dans la charte de transition, d’une possibilité pour le vice-président de remplacer un jour le président. C’est fait, la charte a tenu compte de cette exigence. Donc en principe, il n’y a plus d’obstacles pour la levée de l’embargo.
Le président du Ghana, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Nana Akufo-Addo, d’après nos informations, était vendredi après-midi en consultation téléphonique avec ses pairs. Les premiers retours de sont plutôt positifs. Selon un observateur informé, avant de prononcer ou non la levée de l’embargo, les chefs d’Etats de la CEDEAO veulent peut-être créer un cadre plus formel de discussion et de prise de décision. La même source ajoute qu’il y a aussi peut-être une évaluation à faire sur d’autres demandes de la l’organisation régionale comme la question de la dissolution de la junte et la situation des personnalités civiles et militaires arrêtées depuis le coup d’Etat.
En tout cas, tous les regards sont tournés vers Accra et Abuja, siège de Commission de la Cédéao. Et à Bamako, on compte beaucoup sur la levée rapide de l’embargo, qui est vigueur depuis un mois et demi et qui plombe notamment l’économie malienne.
rfi