Monday, October 14, 2024
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Mali: l’opération Serval a-t-elle collaboré avec le MNLA?

Des troupes françaises de l’opération Serval patrouillent à Gao, le 16 octobre 2013.
© Sebastien RIEUSSEC / AFP

« Quand elle a lancé l’opération Serval, la France n’est entrée en connivence avec personne », a assuré le général François Lecointre, en répondant à une question sur Kidal où, depuis 2012, l’administration malienne et l’État ne sont toujours pas revenus. Une situation que certains mettent sur le compte d’une collaboration passée entre les forces françaises et le Mouvement national de libération de l’Azawad.

Certains estiment que cette situation serait l’héritage d’une collaboration passée entre l’armée française et les groupes armés touaregs installés à l’époque de Serval à Kidal. Une collaboration officiellement niée par l’armée française, et pourtant des acteurs du conflit à l’époque confirment bien que les Français ont coopéré avec le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad.

« L’armée française a parfois la mémoire courte », ironise une source militaire déployée dans le nord du Mali au moment de Serval. Dès le début de l’opération, les soldats ont eu directive de se rapprocher du MNLA. Leurs hommes servaient notamment au renseignement et parfois même comme éléments sur le terrain. « On faisait parfois des patrouilles communes. Il y avait même des communiqués officiels qui louaient la laïcité du MNLA », explique une autre source militaire.

Ce rapprochement n’était pas du goût de tous. Certains diplomates ont alerté sur la porosité entre le MNLA et le Mujao, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, qui finira par rejoindre al-Qaïda au Maghreb islamique. « La connivence avec le MNLA était dangereuse, parce qu’elle ternissait notre image sans garantir le succès. On s’est compromis inutilement avec une vision à court terme », explique une source diplomatique.

« On avait nos armes, on était légitime, on était chez nous », conteste un ancien combattant du MNLA. « Malgré nos victoires communes, cette collaboration ne nous a rien apporté, poursuit-il amer, ni reconnaissance politique, ni réparations matérielles, pas même la restitution de nos droits historiques sur notre territoire ».

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