Environ 15 000 personnes ont marché pour le climat samedi à Paris mais cette manifestation a été parasitée par des violences : des militants de l’ultra-gauche se sont mêlés au cortège dès son départ et des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre.
La journée a été tendue dans la capitale française où se déroulaient plusieurs manifestations : outre la marche pour le climat, une manifestation de « gilets jaunes » opposés à la politique sociale et fiscale du gouvernement, et un défilé contre un projet de réforme des retraites.
Vitrines cassées, banque dégradée, barricades de fortune incendiées : des violences ont éclaté dès le début de la marche pour le climat en début d’après-midi. Quelque 1 000 manifestants « radicaux » y ont été signalés par la préfecture de police.
Un capitaine de police en garde à vue
En début de soirée, 164 personnes avaient été interpellées, dont 120 ont été placées en garde à vue. Parmi elles, un capitaine de police, qui n’était pas en service, a été placé en garde à vue pour outrage et rébellion.
Les organisateurs ont avancé le chiffre de 50 000 participants, ils étaient 16 000 selon la préfecture, et un peu plus de 15 000 selon le cabinet Occurrence, qui a effectué un comptage pour un groupe de médias dont l’AFP.
Au centre des tensions dans l’après-midi, le boulevard Saint-Michel, dans le quartier latin estudiantin où des militants radicaux de la mouvance d’ultra-gauche des « Black Blocs » et des « gilets jaunes », pour certains masqués, ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre avant de s’en prendre à une agence bancaire, au mobilier urbain, et d’incendier des poubelles.
Les forces de l’ordre ont fait usage en abondance de gaz lacrymogène et ont également tiré avec des lanceurs de balle de défense (LBD), une arme controversée responsable de nombreuses blessures au cours de précédentes manifestations des « gilets jaunes ».
« Convergence des luttes »
Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes ont formé un nouveau cortège, pour aller place de la Bastille, où elles ont manifesté dans une ambiance festive avant de se disperser dans le calme. Sur les Champs-Elysées par ailleurs, de petits groupes se sont formés sur le haut de l’avenue, repoussés par des tirs réguliers de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre pour les disperser.
Avant le début de la marche climat, les organisateurs avaient appelé au calme. Les appels s’étaient multipliés pour une « convergence des luttes » entre « gilets jaunes » et militants pro-climat. « Tout le monde est mêlé dans le cortège, les mots d’ordre sont très proches, voire les mêmes », a estimé Jean-Claude, 75 ans, qui a participé à un grand nombre de manifestations de « gilets jaunes ».