Rendre des comptes aux citoyens malgaches sur la gouvernance financière. C’est le message qu’a fait passer, ce mercredi, la Commission nationale des marchés, l’institution chargée de contrôler les passations de marchés publics dans la Grande Île. Un domaine qui génère une activité économique appréciable, mais qui peut être sujet à la corruption.
« La gouvernance financière d’un pays passe par la transparence ». C’est ce qu’a rappelé mercredi la Commission nationale des marchés. L’institution a contrôlé les marchés publics passés par les ministères, collectivités territoriales, établissements et entreprises appartenant à l’Etat.
Chaque année, ce sont des centaines de milliards d’ariary de fonds publics qui sont utilisés dans l’attribution de marchés, mais la transparence est encore loin d’être acquise, explique Rindra Rabarinirinarison, la présidente de cette Commission : « On ne va pas mentir. Il y a bien des procédures non conformes à Madagascar. Pour les années 2014-2015, on est à peu près aux environs de 53% de non-conformité dans les procédures. Par exemple, il y a des ministères qui ne publient pas les avis d’appels d’offres. Ça, c’est grave puisque ça ferme complètement la transparence en matière de marchés publics. Il y en a aussi qui attribuent des marchés à des personnes qui n’ont même pas encore concouru dans le processus d’appel d’offres. »
Parmi les causes de ces irrégularités, la Commission relève également « dans une moindre mesure, les pressions exercées par les autorités supérieures sur les organes de la commande publique ». Dernière affaire en date : celle concernant la femme d’affaires et conseillère spéciale du président de la République, Claudine Razaimamonjy, poursuivie notamment pour favoritisme dans l’obtention de marchés publics.
Transparency International avait aussi pointé du doigt des anomalies dans la passation de marchés lors de l’organisation du sommet de la Francophonie en novembre 2016.
rfi