Thursday, April 25, 2024
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New York s’enfonce d’un millimètre par an, qu’en est-il en France?

Avec un poids de 760 millions de tonnes, les grattes-ciel de New-York menacent la ville. Une situation impossible en France ? Nos confrères de Pesse-citron.net revient sur la situation en mettant en relief les risques que celà pourrait engendrer en France dans cet article que Sunuafrik radio propose à ses lecteurs.

New York est en train de tomber. C’est le résultat d’une étude des chercheurs de l’Université de Rhode Island. Publiée début mai, cette dernière revient sur la topographie particulière de la « Grosse Pomme ». Avec un sol mou composé d’argile, de sable et de limon, la ville serait en train de s’enfoncer sous le poids de ses gratte-ciel.

Selon les scientifiques, l’ensemble urbain de la ville pèserait plus de 760 millions de tonnes. Ce poids a un impact clair sur la croûte terrestre qui s’affaisse d’un à deux millimètres par an. Les scientifiques connaissent depuis longtemps le principe de subsidence. Ce dernier veut que la croûte terrestre s’affaisse quand du poids est ajouté en surface.

Si les causes de l’affaissement peuvent être multiples, les chercheurs de l’Université de Rhode Island se sont concentrés sur l’impact du mobilier urbain sur la ville de New York. Mais selon les scientifiques, l’exemple de New York doit être vu comme un message d’alerte pour « toutes les villes côtières à fort développement ».

Un risque bien réel

Une baisse du niveau du sol pourrait avoir de graves conséquences pour ces villes. En 2012, déjà l’ouragan Sandy avait touché New York, laissant une partie de ses 8 millions d’habitants les pieds dans l’eau. Plus récemment, en 2021, la tempête Ida a frappé la ville faisant plus de 40 morts.

Selon les scientifiques une augmentation trop importante de la densité urbaine sur le littoral peut avoir de graves conséquences lors de catastrophes climatiques. Si une chute d’un à deux millimètres par an semble insignifiante, ce chiffre pourrait être sous-évalué, assurent les scientifiques.

Ils expliquent également qu’il s’agit d’une moyenne sur l’ensemble de la ville de New-York et que certains quartiers, comme le sud de Manhattan, tombent deux fois plus vite. Cette partie de la ville est d’ailleurs déjà 2 mètres sous le niveau de la mer. Elle se retrouve à la merci des aléas du climat.

Quelle est la situation en France ?

Les scientifiques terminent leur étude en mettant en garde d’autres métropoles comme Abu Dhabi, Rio de Janeiro ou Singapour et Jakarta. Ces villes, qui ont elles aussi un sol assez mou, doivent redoubler de prudence dans le développement de leur centre urbain et prendre en compte l’impact des gratte-ciel pour le sous-sol des cités.

En France aucune étude n’a jamais démontré un affaissement du niveau des villes. Les grandes métropoles côtières doivent cependant rester sur leur garde, car les risques d’inondations sont bien présents. Si Marseille avec le bassin Méditerranéen est plutôt protégée par cette mer fermée et calme, ce n’est pas le cas de Bordeaux ou Nantes, deux villes qui font face à l’Océan.

Paris, bien que loin du littoral, doit aussi faire attention à son développement. De nombreuses zones de la capitale sont d’anciens marécages, extrêmement meubles. Si la ville ne dispose pas de grands immeubles comme les cités américaines, le poids de son mobilier urbain, mais surtout « le gruyère souterrain » que forment les lignes de métro et de RER présentent un danger pour la stabilité de la ville.

Le « gruyère parisien » inquiète

L’enseignante en géographie Magali Reghezza avait déjà mentionné ce problème au micro de France Inter suite aux crues de 2016. Au cours de son histoire, la Ville lumière a déjà connu des effondrements. En 1774, 300 mètres de la rue d’enfer (aujourd’hui nommée Denfert-Rochereau) étaient ainsi tombés.

Plus proche de nous, en 2015, la Cité Saint Chaumont dans le 19e arrondissement a eu aussi connu un effondrement. Selon les informations de l’inspection générale des carrières, les 17e et 19e arrondissements de la ville sont sûrement les plus à risque. Ils reposent sur un sol en « gypse antéludien ». L’inconvénient de cette roche est qu’elle devient friable au contact de l’eau. En cas de crue de la Seine, la rencontre entre le gypse et l’eau pourrait créer des affaissements du sol.

 

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