Le Festival NewImages au Forum des Images à Paris, célèbre jusqu’à dimanche, 8 avril, la création numérique sous toutes ses formes : jeux vidéo, fictions interactives, films et expériences immersives en réalité virtuelle, avec, cette année, un coup de projecteur sur la création en Afrique. À voir aussi, dans la nef de l’Eglise Saint-Eustache, un spectacle inédit sur le procès de Nelson Mandela en 1963/64, avec des hologrammes et la voix de l’ancien leader de l’ANC.
Sur un grand écran installé dans la nef de l’Église Saint-Eustache et ses 30 mètres de haut, l’Afrique du Sud défile sur grand écran en images de synthèses et d’archives, jusqu’au tribunal de Pretoria. En 1963/64, c’est là que s’est tenu le procès de Nelson Mandela et de l’ANC. Deux hologrammes apparaissent alors au premier plan. Le procureur Percy Yutar, puis Nelson Mandela, deux personnages créés en prenant des comédiens pour modèles.
« On crée en hologramme ce qui n’existe pas »
Ils ne sont ni de chair, ni d’os, mais en 3D, comme le fut Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne pour la présidentielle en France. Le directeur du festival NewImages a d’ailleurs fait appel au même studio Adrénaline pour créer ce spectacle. Michael Swierczynski : « Le procès n’a jamais été filmé, il y avait une photo et des enregistrements audio, donc on crée en hologramme ce qui n’existe pas. Et de le faire dans un lieu aussi majestueux comme l’Église de Saint-Eustache, c’était pour moi à la fois une aventure incroyable et quelque chose d’incontournable. On veut montrer comment la technologie peut être au service du contenu, à travers un discours intelligent. La restitution d’un moment clé de l’histoire. »
Numériser 230 heures d’un procès historique
C’est aussi l’occasion de présenter le travail effectué par l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) depuis 5 ans. À la demande de l’État sud-africain, l’INA a restauré et numérisé les archives sonores de ce procès historique : 230 heures d’enregistrements dont les trois heures de plaidoirie de Nelson Mandela lui-même, avant sa condamnation à la prison à vie. Des mots qui allaient marquer l’histoire.
rfi