Au Niger, 22 soldats nigériens ont été exécutés d’une balle dans la tête lors d’une attaque jihadiste sur le site des réfugiés maliens de Tazalit. Ce n’est pas la première fois que la région de Tahoua subit une attaque terroriste, mais c’est la première fois que le bilan est aussi lourd. Explications.
■ Une revendication a-t-elle été faite ?
Pour le moment aucune revendication n’a été faite, et aucun des assaillants n’a été rattrapé. Les autorités nigériennes n’ont d’ailleurs toujours pas communiqué officiellement. La force antiterroriste française Barkhane, qui est présente dans le pays, a été sollicitée pour tenter de retrouver les assaillants. Mais son porte-parole préfère ne pas donner de précisions pour le moment : « C’est beaucoup trop tôt. »
■ Qui sont les assaillants ?
Cette région de Tahoua, qui est à la frontière avec le nord du Mali, est réputée pour servir de lieu de passage aux groupes narcoterroristes qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne.
Le mode opératoire est clairement celui d’un groupe terroriste, surtout avec cette exécution des soldats nigériens. « C’est leur méthode, Boko Haram, Ansar Dine, Aqmi, on ne peut pas savoir », confirme un diplomate africain en poste au Niger, et fin connaisseur de la zone, pour qui cela ne fait de toute façon pas une grande différence.
■ Qui sont les victimes ?
Seuls les militaires ont été visés, pas les civils. Pour le diplomate africain en poste au Niger, le lieu de l’attaque, à savoir un centre d’accueil de réfugiés maliens n’est important l’indice le plus important. Pour cette source, la motivation des assaillants était plutôt le fait que ce centre soit gardé par des soldats qui disposaient d’un matériel militaire. Les assaillants sont en effet repartis avec une voiture, des armes et des munitions.
« Il faut dire que le flux d’armes en provenance de Libye s’est réduit, depuis le début de l’intervention de la force Barkhane dans la zone. Aujourd’hui, tout le monde a besoin d’armes et de munitions », précise cet expert.
■ Tahoua, une région sous surveillance ?
Un mois auparavant, un autre camp avait déjà subi une attaque causant la mort de trois personnes. Pour le moment, aucun retour des autorités nigériennes.
De son côté, la force Barkhane n’est pas présente de manière permanente dans cette zone. « On peut être amenés à y aller ponctuellement, mais en l’occurrence nous n’y étions pas », précise le porte-parole de la force. Ce dernier rappelle l’immensité de la zone à surveiller : pour la force française comme pour l’armée nigérienne, impossible d’être partout tout le temps.
rfi