Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a dit mercredi espérer que le Soudan normalisera ses relations diplomatiques avec Israël “rapidement”, après que les Etats-Unis ont annoncé le prochain retrait de Khartoum de leur liste noire des Etats soutenant le terrorisme.
“Nous continuons à travailler pour plaider en faveur de la reconnaissance d’Israël par tous les pays”, a déclaré le secrétaire d’Etat lors d’une conférence de presse à Washington.
“Nous travaillons assidûment avec eux pour leur expliquer pourquoi il est dans le meilleur intérêt du gouvernement soudanais de prendre cette décision souveraine. Nous espérons qu’ils le feront, et nous espérons qu’ils le feront rapidement”, a-t-il ajouté.
Washington a multiplié les pressions pour que Khartoum normalise ses relations avec Israël avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, comme l’ont fait ces dernières semaines les Emirats arabes unis et Bahreïn.
L’administration américaine, sans nier cette demande insistante, assure qu’aucun lien direct n’existe avec la levée des sanctions, mais plusieurs observateurs et médias ont rapporté le contraire.
Le président Donald Trump a annoncé lundi que les Etats-Unis s’apprêtaient à retirer le Soudan de la liste noire sur laquelle le pays figure depuis 1993. Un véritable tournant pour Khartoum qui réclame depuis longtemps la levée de ces sanctions, synonymes d’entrave aux investissements pour son économie à bout de souffle.
Selon l’accord entre les deux pays, le Soudan devait d’abord transférer sur un compte bloqué 335 millions de dollars de dédommagements aux familles des victimes des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui avaient fait plus de 200 morts.
Les autorités soudanaises ont assuré avoir fait le versement.
Le retrait de la liste noire doit maintenant être notifié au Congrès, qui doit de son côté adopter une loi confirmant l’immunité légale du Soudan en tant qu’Etat dans ces affaires. Seulement ensuite les indemnisations seront débloquées et versées aux familles.
“Je ne connais pas le calendrier précis” pour retirer le Soudan de la liste noire, a dit Mike Pompeo, qui avait dit en septembre que cela interviendrait avant fin octobre, c’est-à-dire avant la présidentielle américaine du 3 novembre.
“C’est la bonne chose à faire”, a-t-il toutefois assuré, se disant convaincu d’un “énorme soutien qui transcende les partis” au Congrès.
Afp