Depuis mardi, minuit, le port du masque de protection est obligatoire dans les lieux publics au Bénin, afin d’enrayer la progression de l’épidémie de coronavirus.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Même si beaucoup de Béninois se sont cachés le nez et la bouche ce mercredi 8 avril, tout le monde n’avait pas son masque. Sur les visages, il y avait de tout avec notamment le masque chirurgical subventionné par l’État et vendu à 200 francs CFA dans les 200 officines de pharmacies du corridor sanitaire. Mais il y avait aussi beaucoup de masques colorés, faits en tissu africain, tandis que certains se sont servis de leur foulard ou de leur écharpe.
Face à ces solutions « à la béninoise », la police, déployée tôt ce matin aux carrefours pour contrôler le respect de la mesure, s’est montrée tolérante. En revanche, elle a été intransigeante avec les sans-masques : lorsque vous êtes à moto ou en voiture, la police l’immobilise et vous oblige à aller vous procurer le masque avant de vous remettre vos clés.
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Ceux qui n’avaient pas de masque ce matin estiment que le prix de vente est trop élevé ou disent qu’il y a pénurie dans les pharmacies. « Je suis parti à la pharmacie pour m’approvisionner, on m’a dit qu’ils sont en rupture de stock, donc il n’y a pas de masques, explique Boris, vendeur à Cotonou. C’est là le grand souci, c’est obligatoire. » Un approvisionnement à flux tendu qui pénalise plusieurs Béninois, comme Boris, à la recherche désespérée du masque subventionné et vendu à 200 francs CFA.
Renseignements pris, la centrale qui approvisionne les pharmacies, rationne, mille masques par livraison et par officines dans le cordon sanitaire. Mais, pas de souci, on peut en trouver chez les artisans qui se sont installés dans le « Covid-business ». Ils proposent plusieurs modèles et plusieurs couleurs. C’est auprès d’eux que Pierre X s’est ravitaillé. « J’ai pas pris ça à la pharmacie, je vais en prendre 5. Je vais nettoyer à l’alcool ou sécher au soleil avant de les porter ».
Plusieurs interlocuteurs sans masques plaident pour que l’Etat revoie le prix de cession à la baisse. Le ministre des Finances a annoncé avoir commandé 30 millions a promis une distribution gratuite pour les personnes de conditions très modestes.
Enfin, parmi les contrevenants, il y a aussi ceux qui pensent qu’un visage masqué est source d’inconfort : « Je suis mal à l’aise et j’étouffe », expliquait un badaud.
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