Profondément remanié, Manchester City n’a jamais vraiment pu imprimer le rythme de son match face à Chelsea ce samedi, se faisant même punir dans le temps additionnel (1-2). Le sacre des hommes de Pep Guardiola est donc retardé, alors que les Blues grimpent sur le podium.
Quelques jours après leur qualification respective pour la finale de la Ligue des champions, les héros de Manchester City et de Chelsea étaient fatigués au moment de se croiser en Premier League ce samedi. Même si Pep Guardiola et Thomas Tuchel avaient procédé à de nombreux changements (neuf pour les Citizens, cinq pour les Blues), l’affiche de ce samedi s’est jouée à un rythme peu soutenu, surtout en première période. Soucieux d’économiser ses cadres, et sans doute de ne pas offrir de répétition générale à son adversaire, le coach catalan avait établi un 3-1-4-2 au coup d’envoi d’un match qui pouvait assurer à City son troisième titre de champion d’Angleterre en quatre saisons. Une issue qui ne fait aucun doute, mais qui a donc été retardée par une équipe de Chelsea toujours aussi sereine avec et sans ballon. À l’exception notable d’une intervention manquée d’Andreas Christensen en fin de première période, permettant à Gabriel Jesus de servir en retrait Sergio Agüero, dont le contrôle trop long a tout de même profité à Raheem Sterling (1-0, 44e). Dans la foulée, Billy Gilmour bousculait Jesus dans la surface, mais Agüero voyait sa tentative de Panenka captée sans difficulté par Édouard Mendy (45e + 3) !
Une agitation bienvenue pour lancer cette affiche ? Raté. Les Citizens ont repris la seconde période sur un tempo encore moins intense, et leurs adversaires en ont profité pour s’installer dans le camp adverse. Et après une première alerte signée Christian Pulisic (60e), Hakim Ziyech a égalisé d’une belle frappe du gauche, des 20 mètres (1-1, 63e). Confortés par cette récompense logique, les Blues ont encore accéléré, ont vu les buts de Timo Werner (79e) et Callum Hudson-Odoi (81e) refusés pour hors-jeu, avant de punir leur adversaire au buzzer. Trouvé dans la profondeur, comme très souvent sur la pelouse de l’Etihad Stadium, Werner a finalement servi Marcos Alonso en retrait pour offrir à Chelsea un succès probant et même une place sur le podium de la Premier League (1-2, 90e + 2) ! Un nouveau succès de prestige pour la troupe de Thomas Tuchel… et la promesse d’un choc d’un tout autre niveau dans trois semaines. On l’espère, en tout cas.
Ziyech a saisi l’occasion
Hakim Ziyech vit une première saison contrastée en Angleterre, d’une entame canon et une irrégularité chronique, en passant par une blessure à la fin de l’automne. Ce samedi, l’international marocain a symbolisé l’approche tranquille mais déterminée de Chelsea, sûr de ses forces malgré un onze remanié. Entreprenant et travailleur, Ziyech a logiquement égalisé sur une action qu’il avait lui-même initiée en allant presser Rodri au milieu du terrain. À l’orée du dernier quart d’heure, il a laissé sa place à Callum Hudson-Odoi en recevant de chaleureuses félicitations du staff des Blues. Méritées.
Agüero en roue libre
Ses prises de balle sont moins assurées, ses courses moins déterminées : Sergio Agüero vit une dernière saison avec Manchester City en forme de déclin frappant. L’attaquant argentin aurait néanmoins pu être l’homme du sacre officiel de son équipe, mais il a d’abord manqué son contrôle sur une offrande de Gabriel Jesus (avant que Raheem Sterling ne passe par là pour conclure). Les médias anglais n’ont pas fini de parler de sa Panenka juste avant la pause, qu’Édouard Mendy a magistralement anticipée. À court de forme, Agüero ne pèse plus. Sa trace dans l’histoire du club n’en souffrira pas, mais il ne lui reste plus que quelques matches pour soigner sa sortie.