Le camp de Jean Ping, principal candidat d’opposition à la présidentielle de samedi au Gabon, a dénoncé dans un communiqué des “illégalités flagrantes” autour du vote des militaires et policiers.
Dans une décision annoncée vendredi, la Cour constitutionnelle “autorise les militaires à voter en dehors des centres dans lesquels ils sont régulièrement inscrits, et l’ouverture de listes additives d’électeurs pour eux”, affirme dans ce communiqué Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, directeur de campagne de Jean Ping.
Cette décision est une “violation flagrante de la loi électorale” et ouvre la voie à des fraudes, accuse-t-il.
Selon lui, elle permet ainsi aux membres des forces de sécurité “de voter plusieurs fois dans plusieurs centres et bureaux de vote en s’inscrivant sur plusieurs listes additives, dès lors qu’il n’existe pas d’interconnexion informatique entre les différents bureaux de vote”, poursuit le communiqué.
Le comité de campagne de Jean Ping “dénonce de la manière la plus virulente cette nouvelle tentative de la Cour Constitutionnelle de s’ériger en bouée de sauvetage familiale d’un système Bongo/PDG (Parti démocratique gabonais au pouvoir, ndlr) en fin de course”, selon ce communiqué.
La déclaration de la Cour constitutionnelle a été publiée vendredi dans le quotidien national l’Union.
La Cour constitutionnelle a justifié sa décision concernant les “forces de défense et de sécurité” par le fait qu’elles sont déployées sur l’ensemble du territoire national – et donc souvent hors de leurs circonscriptions électorales – pour sécuriser le vote.
Les Gabonais ont commencé à voter samedi matin pour l’élection présidentielle opposant le chef de l’Etat sortant, Ali Bongo Ondimba, à neuf autres candidats, dont son principal rival Jean Ping, un ex-cacique du régime.
La campagne entre les deux candidats a été délétère, marquée par de violentes invectives et des accusations réciproques de fraudes les derniers jours.
Afp