Neuf Casques bleus ont été tués en Centrafrique depuis le début de l’année, dont trois depuis dimanche à Bangassou.
La ville est au centre de toutes les tensions depuis qu’un groupe d’auto-défense, il y a plusieurs mois, a décidé de s’en emparer et de s’en prendre à la population musulmane. La Minusca a décidé de réagir face à ces attaques.
Les forces spéciales du contingent bangladais devraient arriver à Bangassou vers la fin de la semaine, indique la Minusca. Cette unité d’élite, qui a déjà opéré à Bambari et à Ippy l’hiver dernier, au moment le plus tendu entre factions de l’ex-Seleka, sera appuyée par des Casques bleus gabonais ainsi que par une unité de la police rwandaise.
Leur mission est de rétablir l’ordre et protéger les populations de cette ville située à plus de 700 km de Bangui et qui vit dans le chaos depuis le mois de mai.
Alors que le contingent marocain est quotidiennement harcelé par les groupes d’autodéfense qui contrôlent la ville, les populations musulmanes réfugiées à côté de la cathédrale de Bangassou manquent de tout et sont elles-mêmes encerclées par leurs assaillants. En signe d’exaspération, un petit nombre de ces déplacés avait pillé l’évêché et détruit des biens de l’église le week-end dernier.
Pour l’abbé Florentin Nzingazo, qui est toujours sur place, il est urgent que les forces spéciales de la Minusca arrivent. Le religieux se dit incertain pour sa sécurité ainsi que pour les quelques membres du clergé resté sur place.
Un haut gradé de la Minusca a prévenu « On ne va pas se laisser faire. Ce ne sont pas ces auto-défenses qui vont gagner. »
“A Bangassou, c’est la population musulmane (qui est visée) et c’est absolument inacceptable. Toutes les dispositions sont prises pour renforcer notre présence sur place… (C’est) une guerre asymétrique: comme nous ne tirons pas sur les populations civiles, nous savons que l’entreprise va être difficile”
rfi