Situation extrêmement tendue à Bangassou dans le sud de la Centrafrique. Dans la nuit de vendredi à samedi plusieurs centaines d’éléments armés ont attaqué la ville et la garnison de la Minusca qui s’y trouvait. Les combats ont duré toute la journée. Pas de bilan fiable pour le moment, mais le nombre des victimes pourrait être élevé. Un casque bleu marocain a été tué. Une source locale avance le chiffre d’une trentaine de tués dans cette attaque manifestement bien préparée.
Relativement épargnée par la violence depuis le début de la crise centrafricaine, Bangassou a connu l’une des pires journées de son histoire ce samedi 13 mai 2017. De nombreux habitants ont passé la nuit à la mosquée, à la cathédrale ou à l’hôpital de MSF. Vers 1 h du matin la nuit précédente, de 500 à 600 hommes bien armés ont fait leur entrée par surprise en ville, à pied et à moto, par l’est et l’ouest.
La force onusienne a décrit les assaillants comme un groupe constitué d’anti-balaka et de groupes d’autodéfense qui ont détruit les ponts pour entraver la capacité de riposte des casques bleus. « Il y a beaucoup de savoir-faire », commente un militaire pour décrire le degré de préparation tactique des assaillants.
Cibles claires
Selon une autre source, les assaillants seraient les mêmes que ceux qui ont attaqué le convoi de la Minusca lundi dernier à 20 km de là tuant cinq casques bleus. Hier, les cibles étaient claires : les musulmans du quartier Tokoyo, la base de la Minusca et les casques bleus dont un un Marocain a été tué.
« Tous les musulmans peuls et arabes ont été attaqués, raconte un notable local. Le bilan provisoire est lourd. Au moins une trentaine de morts de part et d’autre » ajoute cette source. Un chiffre que les humanitaires ne confirment pas pour le moment faute de pouvoir circuler. La destruction des ponts et l’intensité des combats toute la journée d’hier ont en effet également entravé leur assistance aux blessés. MSF s’en est fait l’écho dans un communiqué.
rfi