Le cardinal Monsengwo interpelle à nouveau les autorités après la répression sanglante des marches de dimanche 21 janvier. En janvier, il n’avait pas hésité à réclamer que les « médiocres dégagent », cette fois, dans un message lu devant la presse, l’archevêque de Kinshasa s’interroge sur la conception qu’ont les autorités congolaises du pouvoir.
Ses déclarations de début janvier lui ont valu les foudres des autorités. Mais il avait promis qu’il continuerait à parler. Promesse tenue, pour dénoncer cette fois encore la violence de la répression : « Nous avons encore compté les morts, les blessés. Alors que le chef de la police avait annoncé la consigne selon laquelle il n’y aurait eu aucun décès, que les droits humains seraient respectés, que nenni. »
Quel est le sens de cette répression ? Le cardinal s’interroge dans son message. Le ton est moins offensif que la fois passée, mais le constat reste sévère. « Sommes-nous dans une prison à ciel ouvert ? Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes et vieux, scandant cantiques religieux ? Que veut-on, au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir pour le développement intégral du peuple ? Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi de la force. »
Le cardinal qui demande aux chrétiens de rester « inébranlables », mais « sans céder à la violence ».
rfi