Après l’agression qui a fait deux morts vendredi 14 juillet au marché central de Kinshasa, la jeunesse du PPRD, le parti présidentiel, demande que l’état d’urgence soit décrété dans le pays. Patrick Nkanga, son président l’a mentionné dans un communiqué.
Ce sont des mesures extrêmes que propose Patrick Nkanga : le recours aux dispositions de l’article 144 de la Constitution, dispositions relatives à l’instauration de l’état d’urgence.
Pour ce cadre du parti présidentiel qui est aussi conseiller à la présidence de la République, la RDC, à l’instar des pays occidentaux, a besoin de cohésion et de patriotisme pour faire face au terrorisme.
Dans un communiqué publié ce week-end, le numéro 1 de la jeunesse du PPRD évoque « des attaques sans fondement opérées par des hommes sans scrupule au niveau des provinces du Kasaï et de la ville de Kinshasa »…
Mais, l’opposition suspecte la démarche. Et au Rassemblement (des forces acquises au changement), on parle d’une insécurité qui serait entretenue, une stratégie qui devrait permettre au régime de restreindre davantage les libertés avec pour objectif d’éloigner les élections.
La perspective d’élections démocratiques s’éloigne pour le G7
L’organisation ou non des élections est au coeur du débat et la polémique autour de l’éventualité du report des élections se poursuit. L’opposant Christophe Lutundula, vice-président du G7, contredit Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement qui, comme pour appuyer le président de la Céni, avait soutenu que le report des élections ne pouvait se faire qu’après concertation entre le gouvernement, le conseil national du suivi de l’Accord et la Céni.
Rien de tout cela, réplique l’opposant Christophe Lutundula, « Ni la Constitution, ni toute autre loi de la République et encore moins l’accord de la Saint-Sylvestre, ne donnent pouvoir au président de la Céni ou à une institution quelconque de la République de renvoyer ou de reporter sine die une élection, et par-dessus le marché prévue par la Constitution…
La déclaration du président de la Céni est par conséquent pour le G7 un aveu d’échec, d’incapacité, et de manque de volonté politique à la fois de la Céni et du pouvoir de Kabila d’organiser les élections démocratiques que le peuple continue à exiger.
Donc dans ces conditions, on se demande s’il est encore possible d’espérer des élections démocratiques en RDC avec la Céni actuelle et le régime en place. »
rfi