Les violences attribuées aux miliciens de la Codeco ont fait plus de 300 morts le dernier trimestre selon l’ONU. On compte aussi plus de 300 000 personnes déplacées depuis le début de l’année suite à ces violences qui s’étendent maintenant sur plusieurs territoires de l’Ituri dont Djugu et Mahagi. L’armée a renforcé sa position, mais des voix s’élèvent pour exiger l’évaluation de l’opération militaire Zaruba Ya Ituri II (Tempête de l’Ituri) lancée depuis le 8 avril 2020.
D’après l’armée, le bilan de l’opération en Ituri est positif. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée dans la région, parle de 75% de réussite. Trois zones considérées comme des bastions de la Codeco auraient été reconquises.
Toujours selon l’armée, plus de 300 combattants de la Codeco, dont celui qui était présenté comme leur chef, ont été tués depuis le début de l’opération.
Pour sa part, la société civile estime que le bilan de Zaruba Ya Ituri II, est négatif. Jean-Bosco Lalo, président de la coordination provinciale de la société civile, parle de plus de 1000 civils tués depuis le début de l’année. Pour lui, certains officiers engagés dans cette opération doivent être remplacés faute des résultats.
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De son côté, Juvenal Munubo, député national et rapporteur de la commission défense de l’Assemblée nationale, propose une évaluation globale de l’opération.
Il évoque également l’urgence d’avoir une stratégie inscrite dans un livre blanc de la défense, mais aussi « un processus sérieux de démobilisation des combattants ».
Devant les membres de la commission défense de l’Assemblée nationale, Ngoy Mukena, ministre de la Défense, avait notamment évoqué un problème de moyens. La paix en Ituri était l’une des principales promesses du chef de l’État lors de son séjour à Bunia, chef-lieu de la province, en juin 2019.
RFI