Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a annoncé vendredi qu’il allait entamer, dès la semaine prochaine, des consultations pour mettre fin à la crise avec ses partenaires de la majorité parlementaire fidèle à son prédécesseur Joseph Kabila, dans une adresse à la nation.
“J’ai décidé d’entamer dès la semaine prochaine une série de contacts visant à consulter des leaders politiques et sociaux les plus représentatifs afin de recueillir leurs opinions à l’effet de créer une union sacrée de la nation”, a déclaré le président à la télévision publique.
“Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. A l’issue de celles-ci je reviendrais vers vous dans une nouvelle adresse pour vous faire part de mes décisions qui n’excluraient aucun cas de figure”, a-t-il ajouté.
Auparavant, il a énuméré les divergences au sein de la coalition au pouvoir en RDC qui portent sur: “des questions relatives à la paix et à la sécurité nationale, à la Commission électorale nationale indépendante, à l’organisation des élections, à la gestion du portefeuille de l’État, à la territoriale, à la diplomatie, à l’indépendance de la justice”, notamment, a-t-il expliqué.
“L’importance de ces questions me convainc qu’elles ne doivent pas être laissées à la merci d’un seul groupe politique. Elles nécessitent un large consensus national”, a-t-il insisté.
Ces annonces interviennent alors que la tension est remontée cette semaine entre le président Tshisekedi et ses partenaires de la majorité parlementaire du Front commun pour le Congo (FCC), fidèle à son prédécesseur Joseph Kabila.
Mercredi, au siège du parlement, M. Tshisekedi a remporté une victoire dans sa bataille politique autour de la très stratégique Cour constitutionnelle face au camp Kabila.
Malgré l’opposition du FCC, le président a assisté à la prestation de serment des trois nouveaux membres de la Cour constitutionnelle qu’il a nommés par ordonnance en juillet.
La cérémonie s’est déroulée en l’absence des présidents de l’Assemblée et du Sénat, Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, du Premier ministre Sylvestre Ilunga et de même que des nombreux ministres et parlementaires pro-Kabila, majoritaires.
Jeudi, le FCC a qualifié d'”irrégulière” cette cérémonie de prestation de serment “des personnalités nommées de manière illégale”. Pour cette plateforme politique, M. Tshisekedi a fait “le choix délibéré de violer la Constitution” à travers “un passage en force”.
Investi le 24 janvier 2019, M. Tshisekedi gouverne en coalition avec le FCC de son prédécesseur Kabila avec qui il a signé un accord politique.
La Cour constitutionnelle a le pouvoir de valider ou invalider les candidatures à la présidentielle, mais également les résultats de ce scrutin.
La prochaine élection présidentielle est prévue fin 2023.
Afp