
Le gouverneur Gentinyi Ngobila a suspendu plusieurs bourgmestres de Kinshasa. Il leur reproche de ne pas avoir pas respecté l’opération « Kin Bopeto », un plan de nettoyage mis en place par la nouvelle administration urbaine. Vendredi 7 février 2020, dans plusieurs communes de la ville, des manifestations en soutien aux personnes suspendues ont eu lieu.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda-Muzembe
Au total, huit bourgmestres ont été suspendus et doivent rester chez eux pendant un à trois mois. « Le temps nécessaire pour qu’ils se remettent en cause et décident d’adopter une nouvelle posture dans l’exécution de leur tâche », explique Germain Mpundu, le coordonnateur de l’opération « Kin Bopeto ». Seize autres bourgmestres restent en poste mais ont tout de même reçu un avertissement.
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Ils sont accusés d’être responsables de la saleté de la ville. Pourtant, l’un des bourgmestres de Kinshasa explique ne jamais avoir reçu d’argent pour mener cette campagne de propreté. Un motif qui n’a pas non plus convaincu une frange de l’UDPS. La décision, signée par le ministre provincial de l’Intérieur sur demande du numéro un de la ville, est donc au centre d’une controverse.
Manifestations
En réponse à la suspension des bourgmestres, des militants ont manifesté devant le siège à Limete, à l’est de la ville, en guise de protestation. D’autres sont allés cadenasser le bureau de la commune de Ngaliema, à l’Ouest, occupé jusque-là par un membre du parti présidentiel. Si les militants de l’UDPS mettent en cause cette décision, c’est justement parce que plusieurs des sanctionnés sont membres de leur coalition. Ils accusent celle de Joseph Kabila de vouloir jeter le trouble.
Il faut dire que le gouverneur de Kinshasa avait déjà tenté de choisir ses bourgmestres avant de finalement accepter de désigner ces élus locaux en concertation avec la coalition présidentielle.
S’agit-il d’une nouvelle passe d’armes entre les partenaires au gouvernement ? En tout cas, dans les rangs de la coalition pro-Tshisekedi, on assure que ni le gouverneur, ni le ministre provincial de l’Intérieur, n’avaient le droit de prendre cette mesure.