Un collectif proche de l’Eglise catholique a appelé samedi à une nouvelle marche, le 25 février, contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo.
Les deux précédentes marches, en décembre 2017 et janvier dernier, avaient été interdites et réprimées à balles réelles.
“Ce 25 février 2018, où que nous soyons, au Congo ou à l’étranger, sans distinction d’appartenances religieuses ou politiques, levons-nous et marchons pour dire non à la dictature”, déclare le Comité laïc de coordination (CLC) dans un communiqué parvenu à l’AFP. “Soyons prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur”, poursuit-il.
Cet appel du CLC intervient 24 heures après une messe à Kinshasa à la mémoire des victimes du 21 janvier, pendant laquelle des voix de l’Eglise catholique avaient clairement soutenu de prochaines marches.
Au total, une quinzaine de personnes ont été tuées dans la répression des marches du 31 décembre et du 21 janvier, d’après les Nations unies et l’épiscopat. Les autorités ne reconnaissent que deux morts le 21. La Commission nationale des droits de l’Homme de la RDC a fait état vendredi de sept morts le 31 décembre et quatre le 21 janvier.
“Notre peuple ne croit plus en la volonté politique des dirigeants actuels d’assurer une alternance pacifique du pouvoir”, ajoute le CLC dans son communiqué.
Des élections sont prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat de cinq ans a pris fin le 20 décembre 2016.
Le CLC interpelle “le Conseil des sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne afin qu’ils aillent au-delà des condamnations de principe, parce qu’ils sont témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie”.
La marche des chrétiens ne s’arrêtera pas”, avait déclaré vendredi dans son sermon l’abbé François Luyeye, sous les applaudissements de l’assistance dans la cathédrale Notre-Dame à Kinshasa.
“Les initiatives du Comité laïc de coordination sont à applaudir, et nous en attendons d’autres”, avait poursuivi l’abbé lors de la cérémonie célébrée par l’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, 78 ans, très critique envers le régime.
Dans leurs précédents appels, les catholiques demandaient au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre, et le respect des libertés fondamentales.
Afp