© AFP/Alain Wandimoyi
Depuis dix jours, la population de Beni manifeste sa colère à l’encontre de la Mission des Nations unies au Congo, la Monusco, accusée d’attentisme face aux tueries perpétrées jusque dans les villes par des rebelles ADF présumés. Ni l’annonce d’opérations conjointes par la présidence congolaise la semaine dernière ni la visite du secrétaire général adjoint Jean-Pierre Lacroix dans la région ce week-end n’ont pu apaiser leur frustration.
La population était toujours mobilisée ce lundi 2 décembre pour une nouvelle journée « ville morte » à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les jeunes de la ville ont dressé des barricades dès le matin sur certains axes. Les habitants étaient appelés à ne pas porter de chaussures en signe de deuil.
En un mois, plus de cent personnes ont été assassinées par des miliciens ougandais des Allied Democratic Forces (ADF) présumés dans cette région meurtrie. La semaine dernière, un nouveau massacre près d’Oïcha a fait 27 morts civils.
La visite de Jean-Pierre Lacroix n’a pas convaincu
Ce lundi, les manifestants de Beni se sont à nouveau dirigés vers le camp de la Monusco situé dans le quartier de Boikene. La semaine dernière, ces bâtiments symboles de leur colère ont été partiellement incendiés.
Toute la matinée, la police a tiré des coups de sommation à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants. Au moins trois personnes ont été tuées. Un policier a été lynché sur place par la foule en colère et une maison a été incendiée.
Loin d’être convaincus par la visite du secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, les représentants de la société civile regrettent que celui-ci soit « plus préoccupé par la destruction de la base locale de la Monusco que par les solutions à mettre en place pour éviter de nouveaux massacres ».