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98,52%, c’est le score sans appel du « oui » au référendum de la zone Sidama en Éthiopie pour la création d’un dixième État dans la fédération éthiopienne. Avec seulement 33 500 votes contre, la décision est claire et nette. Ce premier exercice démocratique de l’ère Abiy Ahmed est réussi, de l’avis de nombreux observateurs, même si tout n’a pas été parfait.
Les observateurs de la société civile ont relevé des problèmes logistiques lors de ce référendum avec un manque de bulletins, d’urnes, et d’encre. Ils ont aussi remarqué des défauts procéduraux, dont de probables votes de mineurs.
Les opposants à ce référendum, eux, affirment que tout était joué à l’avance.
Selon les militants non-Sidamas, des cartes de résidents ont été distribuées à des personnes n’habitant pas dans la zone. Des journalistes ont en effet croisé le jour du scrutin des personnes vivant aux États-Unis ou à Addis-Abeba. En conséquence, de nombreux non-Sidamas ont choisi de rester chez eux.
La Constitution prévoit désormais simplement le transfert du pouvoir à la nouvelle entité, le dixième État de la fédération éthiopienne sera ensuite créé sans autre procédure. Mais le Premier ministre veut d’abord réviser la Loi fondamentale pour y mentionner l’État Sidama.
La Chambre haute du Parlement pourrait devoir trancher ce débat. Reste à savoir combien de temps durera la patience des activistes sidamas, mais également quelle sera leur humeur vis-à-vis des autres communautés, notamment dans la grande ville d’Hawassa car la capitale du futur État Sidama restera aussi celle de la région Sud pendant les dix prochaines années.