Friday, April 26, 2024
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Reprise des cours : protocole sanitaire national, dates, vacances d’été… Les infos clés

Reprise des cours : protocole sanitaire national, dates, vacances d'été... Les infos clés

Quelles sont les infos clés de la reprise des cours en France, à partir du lundi 11 mai prochain ? Modalités du retour à l’école, dates, protocole sanitaire national ou vacances d’été ? Voici le récap.

DERNIERES INFO – Le ministre de l’Education s’est exprimé ce 7 mai au cours de la conférence télévisée donnée par le Premier ministre Edouard Philippe pour détailler les modalités du déconfinement en France à partir du 11 mai. En plus d’évoquer a le protocole sanitaire “très strict” élaboré pour encadrer la reprise des cours, voici les nouveaux éléments donnés ou précisés par Jean-Michel Blanquer :

  • Parfois la pré-rentrée s’étalera aussi sur le mardi 12 mai (et pas seulement le lundi 11 mai), notamment si la taille de l’établissement le justifie
  • Les élèves prioritaires sont précisément : les élèves en situation de handicap, les enfants de personnel soignant ou indispensable à la reprise sans solution de garde, et les enfants identifiés comme décrocheurs ou à risque de décrochage (identifiés comme “environ 4% des enfants”)
  • “Entre 87 et 90% des communes ont d’ores et déjà préparé la rentrée pour la semaine prochaine”, cela ne signifiant “bien évidemment pas pour autant que tous les élèves de ces communes iront à l’école”
  • “130 000 professeurs s’apprêtent à reprendre”. Les autres professeurs “continueront à assurer l’enseignement pédagogique à distance”
  • “Dans les départements verts, les collèges pourront commencer à fonctionner à partir du 18 mai”

A partir de la date de déconfinement du 11 mai, de nombreuses écoles maternelles et élémentaires doivent rouvrir dans notre pays. Selon le ministère de l’Education cité par Franceinfo, “80% à 85% des 50 000 écoles de France vont ouvrir la semaine prochaine”, et un peu plus de “un million d’élèves reviendront dans leurs classes”. Dans la plupart des établissements scolaires qui rouvrent leur porte ce jour-là, la journée du 11 mai sera consacrée à la pré-rentrée des enseignants et les écoliers ne feront leur retour qu’à partir du mardi 12 mai. Chaque classe pourra accueillir au maximum 15 élèves. Le Premier ministre Edouard Philippe a insisté le 4 mai dernier : “J’en appelle au discernement de chacun pour que les groupes de 15 soient formés à partir de ceux qui en ont le plus besoin”. Les premiers collèges à rouvrir le feront quant à eux le 18 mai, en priorisant les classes de 5e et de 6e.

Mais quelles seront les modalités de la reprise des cours en France ? Sur ce point, le ministère de l’Education a informé le 29 avril que chaque parent connaîtrait les conditions de rentrée de son enfant “entre le 4 et le 7 mai”, qu’il s’agisse d’un retour à l’école primaire, au collège ou au lycée. Quant aux modalités globales, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a souligné le 1er mai l’importance de la “souplesse locale pour que chaque école puisse régler son flux d’élèves en fonction des réalités locales”. Sur la question d’un retour en cours des élèves les plus jeunes, basé sur le volontariat et qui inquiète de nombreux parents d’élèves, Jean-Michel Blanquer a également précisé le 5 mai : “Beaucoup de pays s’engagent à faire scolariser d’abord les élèves de l’école primaire, la France n’est pas dans une situation unique (…) Les dernières études montrent qu’il y a une contagiosité moins forte chez les moins de 10 ans“.

► Consulter le protocole sanitaire national sur lequel se base le retour à l’école

Quelle responsabilité pour les maires ?

Dans une circulaire envoyée le 6 mai à l’ensemble des préfets de l’Hexagone, le Premier ministre Edouard Philippe préconise entre autres de s’abstenir de rouvrir les écoles en cas d’opposition des maires. Selon Bfmtv, la circulaire envoyée aux préfets s’intitule plus précisément “Mise en œuvre territoriale du déconfinement”. La consigne du chef du gouvernement au préfet : “privilégier l’échange” à l’arbitraire. Edouard Philippe écrit ainsi dans la circulaire : “La situation particulière  conduit à rechercher systématiquement l’accord des maires et à ne pas envisager l’ouverture d’une école en cas d’opposition de celui-ci. Lorsqu’un maire prendra une décision de fermeture dont vous ne partagez pas le bien-fondé, vous privilégierez le dialogue et la conviction, plutôt que l’utilisation des voies de droit”. Autrement dit, la règle du “volontariat” vaut autant pour les parents que pour les communes. Les maires dans l’incapacité technique de remplir le cahier des charges sanitaire proposé par l’État pourront ainsi se refuser à ouvrir les écoles le 11 mai.

Alors que de nombreux maires craignent de porter “la responsabilité juridique, politique et morale de la réouverture des écoles”, comme l’ont exprimé 316 édiles Franciliens dans une lettre ouverte publiée par La Tribune le 3 mai, des parlementaires ont voulu les rassurer : toujours le 3 mai, quelque 138 députés et 19 sénateurs de La République en marche ont en effet fait paraître une tribune dans Le Journal du dimanche, dans laquelle ils annoncent qu’ils vont proposer une meilleure “protection juridique” des maires.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi qui prolonge l’état d’urgence sanitaire et organise le déconfinement, lundi au Sénat et à partir de mardi à l’Assemblée, les parlementaires ont précisé, après des “échanges nombreux avec les maires de (leurs) circonscriptions” : “nous proposerons une adaptation de la législation pour effectivement protéger les maires pénalement mais aussi toutes les personnes dépositaires d’une mission de service public dans le cadre des opérations de déconfinement et ce, pour une période limitée”.

Qu’en est-il des vacances d’été ?

Après le retour à l’école de cette fin d’année scolaire, les Français auront-ils la possibilité de partir en vacances ? Emmanuel Macron a déclaré le 5 mai : “Il est trop tôt pour vous dire qu’on pourra avoir des vacances mais on va limiter les déplacements internationaux : on restera entre Européens, il faudra peut-être même réduire un peu plus. On saura début juin“. Le président a en outre précisé : “Je veux rappeler qu’on n’a pas gagné la bataille le virus : on l’a ralenti”.

Quelles dates de reprise des cours ?

La rentrée scolaire post-confinement va se dérouler en plusieurs phases, à partir du lundi 11 mai. D’après le Premier ministre, ce retour à l’école des élèves français est un “impératif pédagogique et de justice sociale”. La réouverture sera “très progressive, sur la base du volontariat et dans tout le territoire”. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a également insisté sur l’aspect progressif du retour à l’école : “ce sera des classes qui alternent, dans la majorité des cas, ce ne sera pas à plein temps que l’élève ira à l’école”.

  • La reprise concernera d’abord les crèches, les maternelles et les écoles élémentaires à partir de ce fameux lundi 11 mai, et par petits groupes d’élèves (pas plus de 10 petits dans la même salle en crèche ; pas plus de 15 enfants dans la même classe en maternelle et à l’école primaire). Attention, la date du 11 mai correspond à la pré-rentrée des enseignants, et les premiers élèves à reprendre le chemin de l’école le feront en fait le mardi 12 mai. Cette date prévisionnelle de retour à l’école ne sera toutefois valable que si les conditions de sécurité sanitaire sont remplies.
  • La réouverture des collèges doit suivre à compter du lundi 18 mai, mais en ne commençant que par les classes de 6e et de 5e, et uniquement dans les départements “où la circulation du virus est très faible”. Le retour en classe des élèves de 4e et de 3e sera tranché à la fin mai.
  • Pour les lycées, il sera aussi décidé “fin mai” si l’on peut passer à une réouverture début juin, “en commençant par les lycées professionnels”. Les étudiants doivent pour leur part reprendre les cours à partir de septembre.

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a par ailleurs annoncé que les collégiens comme les lycéens devraient absolument, à leur retour, suivre les cours jusqu’à la date du 4 juillet. Il s’agira d’une des conditions à remplir, a-t-il précisé, pour obtenir le diplôme du bac ou du brevet.

Que contient le protocole sanitaire national pour les écoles ?

Le 1er mai, le gouvernement a communiqué une version du protocole sanitaire national qui fait office de référence pour la réouverture des écoles à partir du 11 mai prochain. Des consignes y sont détaillées pour l’accueil du matin, la récréation, la restauration ou encore l’aménagement des classes. Destinées aux académies, aux chefs d’établissement, aux directeurs d’école et aux collectivités locales “ainsi qu’à l’ensemble de la communauté scolaire”, ces règles sanitaires s’inspirent largement de la note sur la réouverture des écoles mise en ligne le 25 avril par le conseil scientifique pour s’adapter à l’impact du Covid-19. Le protocole a également été mis en place avec l’appui de la société de certification Bureau Veritas. Le ministère a tout de même précisé après la publication des deux documents d’une cinquantaine de pages (un pour les écoles maternelles et élémentaires, l’autre pour les collèges et lycées) que “tous ces conseils sont susceptibles d’être encore ajustés et complétés”. Le protocole sanitaire national publié en mai a valeur de test pour la rentrée de septembre.

Tout comme le Premier ministre Edouard Philippe le 28 avril, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a insisté sur l’importance de la souplesse sur le terrain, au niveau local : “Dans ce cadre national clair [du Protocole sanitaire], vous avez beaucoup de souplesse locale et notamment grâce au dialogue entre l’Education nationale et les élus, les maires, on va arriver à un plan spécifique pour chaque école avec une information spécifique donnée à chaque famille”, a-t-il assuré.

Les “cinq fondamentaux” du protocole sanitaire national :

  • Le maintien de la distanciation physique
  • L’application des gestes barrière
  • La limitation du brassage des élèves
  • Le nettoyage et la désinfection des locaux et matériels
  • La formation, l’information et la communication

Les éléments clés du protocole :

  • Le rôle des parents : “Ils s’engagent, notamment, à ne pas mettre leurs enfants au collège ou au lycée en cas d’apparition de symptômes évoquant un Covid-19 chez l’élève ou dans sa famille. Les parents sont invités à prendre la température de leur enfant avant le départ pour l’établissement. En cas de symptôme ou de fièvre (37,8°C ou plus), l’enfant ne doit pas se rendre à l’établissement”.
  • Maintien de la distanciation physique : “respect d’une distance minimale d’un mètre entre chaque personne” afin “d’éviter les contacts directs, une contamination respiratoire et/ou par gouttelettes”. Un principe à décliner “dans tous les contextes et tous les espaces (arrivée et abords de l’école, récréation, couloirs, préau, restauration scolaire, sanitaires, etc.).
    Eviter les croisements de classes et d’élèves : échelonner les temps de récréation ; éviter les regroupements de niveaux différents ; (…) faire sortir et rentrer les élèves de récréation en respectant la distanciation physique entre chacun des élèves (une matérialisation pourra être envisagée) (…)”.
  • Capacités d’accueil : “Avant la rentrée des élèves, les salles de classe doivent être organisées de manière à respecter une distance d’au moins un mètre entre les tables et entre les tables et le bureau du ou des professeurs (soit environ 4 m² par élève, à l’exception de ceux placés, dans la configuration de la classe, contre un mur, une fenêtre, une bibliothèque, etc.). À titre d’exemple, en plaçant des élèves le long des murs, une salle de 50 m² doit permettre d’accueillir 16 personnes”.
  • Flux de circulation : “Identifier les flux d’entrée et de sortie en les dissociant dans le cas où la configuration des locaux le permet. Si la configuration de l’établissement ne le permet pas, il doit être défini un sens prioritaire de passage pour assurer la distanciation physique. Il pourra évoluer au cours de la journée” ;  “Maintenir la distanciation physique dans la file d’entrée par tous moyens possibles (panneaux, marquage au sol, barrière, etc.)” ; “Privilégier l’entrée par plusieurs accès pour diviser le volume du flux” ; “Assurer une signalétique facile à comprendre et visible (panneaux, fléchages, etc.)”.
  • Lavage des mains : “pendant au moins 30 secondes, avec un séchage soigneux si possible en utilisant une serviette en papier jetable ou sinon à l’air libre. Les serviettes à usage collectif sont à proscrire. À défaut, l’utilisation d’une solution hydroalcoolique peut être envisagée, (…)sous le contrôle étroit d’un adulte”. Le lavage des mains doit être réalisé, a minima : à l’arrivée dans l’école ;  avant de rentrer en classe, notamment après les récréations ; avant et après chaque repas ;  avant d’aller aux toilettes et après y être allé ; après s’être mouché, avoir toussé, avoir éternué ; le soir avant de rentrer chez soi, et dès l’arrivée au domicile”.
  • Port du masque : pour les personnels, “les autorités sanitaires recommandent le port du masque anti-projection, également appelé masque ‘grand public’ de catégorie 1”, qui sera mis à disposition des agents “en contact direct avec les élèves” par le ministère, “à raison de deux masques par jour de présence dans les écoles”. Par ailleurs, “Le port d’un masque ‘grand public’ estobligatoire dans toutes les situations où les règles de distanciation risquent de ne pas être respectées (ex : personnels intervenant auprès des plus jeunes ; élèves à besoins éducatifs particuliers ; circulation au sein de la classe ou de l’école ; pendant la récréation…). Il est recommandé dans toutes les autres situations. Il appartient à chaque employeur, et notamment aux collectivités territoriales, de fournir en masques ses personnels en contact direct avec les élèves ainsi que les personnels d’entretien et de restauration”.
    Pour les élèves : “pour ceux des écoles maternelles, le port de masque est à proscrire. Pour les élèves des écoles élémentaires, le port du masque n’est pas recommandé mais les enfants peuvent en être équipés s’ils le souhaitent et s’ils sont en mesure de le porter  sans risque de mésusage. L’avis du médecin référent déterminera les conditions du port du masque pour les élèves présentant des pathologies. Il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants lorsque les masques seront accessibles aisément à l’ensemble de la population. Dans l’attente, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse dote chaque école en masques, de même qualité que ceux mis à la disposition des enseignants (masques ‘grand public’ de catégorie 1) afin qu’ils puissent être fournis aux élèves qui le souhaitent ou doivent en être équipés et qui peuvent l’utiliser à bon escient”.
    “Dans les collèges et lycées, le port du masque grand public est obligatoire dans toutes les situations où le respect des règles de distanciation risque de ne pas être respecté.  L’avis du médecin référent déterminera les conditions du port du masque pour les élèves présentant des pathologies. Il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants lorsque les masques seront accessibles aisément à l’ensemble de la population.  Dans l’attente, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse dote chaque collège et lycée en masques de même qualité que ceux mis à la disposition des enseignants (masques grand public de catégorie 1) afin qu’ils puissent être fournis aux élèves qui le souhaitent ou doivent en être équipés et qui peuvent l’utiliser à bon escient”.
  • Restauration : “En cas de restauration à la cantine ou au réfectoire, concevoir l’organisation des temps de restauration et d’accès de manière à limiter au maximum les files d’attente et les croisements de groupes d’élèves dans les couloirs.
    Le respect des mesures physiques de distanciation s’applique dans tous les contextes et tous les espaces : les temps de passage, la circulation, la distribution des repas. La gestion des matériels collectifs (plateaux, couverts, brocs d’eau…) est adaptée pour limiter les contacts.”
    “En cas d’impossibilité de restauration dans les lieux habituels dans le respect des prescriptions précédentes, la restauration pourra avoir lieu en salle de classe, sous la surveillance d’un adulte et sous forme de plateaux ou de paniers repas, dans le respect des règles d’hygiène et du respect de la chaîne du froid”. Des mesures d’hygiène strictes sont alors préconisées, parmi lesquelles : “Adapter la distribution d’eau, des repas et des couverts pour limiter les contacts” ; “En cas d’assistance aux élèves pour la prise des repas, veiller à ce que les personnels portent un masque et se lavent les mains entre chaque contact” ; ou encore “Proscrire l’utilisation de micro-ondes collectifs”.
  • Récréations : “Eviter les croisements de classes et d’élèves” et les contacts entre élèves en général, via la mise en place de ces différentes consignes : “Echelonner les temps de récréation” ; “Eviter les regroupements de niveaux différents” ; “Adapter et réduire les temps de récréation en fonction de l’effectif présent” ; “Port du masque pour les adultes” ; “Veiller au respect des gestes barrière et de la distanciation physique dans les jeux extérieurs” ; “Proscrire les jeux de contact et de ballon et tout ce qui implique des échanges d’objets, ainsi que les structures de jeux dont les surfaces de contact ne peuvent pas être désinfectées”.
    Parmi les autres consignes données pour la récréation, on trouve la possibilité de les organiser en intérieur, et la nécessité d’organiser un lavage des mains spécifique : “En cas de conditions climatiques inadaptées, et sans possibilité d’avoir un espace extérieur abrité permettant la distanciation physique, organiser les récréations en intérieur en favorisant un autre espace que celui de la classe (ex : salle de motricité,…). Dans ce cas, ventiler l’espace dédié préalablement et après la récréation” ; “Organiser le lavage des mains (eau et savon avec séchage soigneux de préférence avec une serviette en papier jetable sinon à l’air libre). L’utilisation d’une solution hydroalcoolique, sous le contrôle étroit d’un adulte, peut être envisagée”.
  • Matériel scolaire : “Les échanges manuels de ballons, jouets, crayons, etc. doivent être évités ou accompagnés de modalités de désinfection après chaque utilisation. Le transfert d’objets ou de matériel entre le domicile et l’école doit être limité au strict nécessaire.
  • Ventilation des classes et autres locaux en maternelle et en primaire : “L’aération des locaux est fréquemment réalisée et dure au moins 10 minutes à chaque fois. Les salles de classe et autres locaux occupés pendant la journée sont aérés le matin avant l’arrivée des élèves, pendant chaque récréation, au moment du déjeuner et le soir pendant le nettoyage des locaux. Pour les locaux équipés d’une ventilation mécanique, son bon fonctionnement est contrôlé”.
  •  En salles de classes de collège et de lycée : “avant l’arrivée des élèves, assurer l’aération par une ouverture des fenêtres pendant 15 minutes (pour les bâtiments avec une ventilation naturelle), durant les récréations, pendant la pause repas et en fin de journée”. ” Veiller à l’absence d’échange d’objets personnels ; et à ce que les matériels pédagogiques aient été préalablement désinfectés ou isolés à l’air libre plusieurs jours”.
  • En complément du protocole de nettoyage quotidien, “lorsque des groupes d’élèves différents se succèdent dans les salles d’enseignements spécifiques, un nettoyage approfondi des tables, chaises, équipements et matériels en contact avec les élèves est réalisé entre chaque groupe, si possible à l’aide de lingettes désinfectantes”.
  • Limitation du brassage des élèves : “La stabilité des classes et des groupes d’élèves contribue à la limitation du brassage. (…) L’objectif est de limiter les croisements entre élèves de classes différentes ou de niveaux différents. (…) L’arrivée et le départ de l’école peuvent être étalés dans le temps, en fonction du nombre d’élèves accueillis par salle et des personnels présents. Ce fonctionnement est conditionné à une étude préalable des possibilités d’adaptation du transport scolaire, y compris celui des élèves en situation de handicap ; les intercours et la circulation hors temps de classe dans les bâtiments : les déplacements des élèves devront être limités au strict nécessaire, organisés et encadrés. Il est recommandé également de privilégier le déplacement des professeurs plutôt que celui des élèves et donc d’attribuer une salle à une classe (en dehors des salles spécialisées) ; en cas de difficulté d’organisation, les récréations peuvent être remplacées par des temps de pause en classe à la fin du cours”.
  • Information des élèves : “Le jour de la rentrée, les élèves bénéficient d’une information pratique sur la distanciation physique, les gestes barrière dont l’hygiène des mains. Celle-ci est adaptée à l’âge des élèves (création graphique, vidéo explicative, représentation de la distance d’un mètre, etc.). Cette sensibilisation est répétée autant que nécessaire, pour que la mise en œuvre de ces prescriptions devienne un rituel. Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse fournit des kits de communication adaptés à cet effet. Le personnel médical de l’éducation nationale apporte également son appui à ces actions de sensibilisation”.
  • Cas suspects de Covid-19 : “Identifier la pièce dédiée à l’accueil des cas suspects de Covid-19 et la munir de masques et d’un point de lavage des mains” ; “En cas de survenue d’un ou plusieurs symptômes chez un élève (toux, éternuement, essoufflement, mal de gorge, fatigue, troubles digestifs, sensation de fièvre, etc) : 1/Isolement immédiat de l’élève avec un masque (s’il est assez grand pour en porter un) à l’infirmerie ou dans une pièce dédiée permettant sa surveillance dans l’attente de son retour à domicile ou de sa prise en charge médicale. Respect impératif des gestes barrière. En cas de doute, contacter un personnel de santé de l’éducation nationale. 2/Appel sans délai des parents/responsables légaux pour qu’ils viennent chercher l’élève en respectant les gestes barrière. 3/Rappel par le responsable de l’établissement de la procédure à suivre par les parents à savoir : éviter les contacts et consulter le médecin traitant qui décidera de l’opportunité et des modalités de dépistage de l’élève le cas échéant. Un appui du médecin ou de l’infirmier de l’éducation nationale pourra être sollicité si les parents/responsables légaux sont en difficulté pour assurer cette démarche de prise en charge. 4/Nettoyage approfondi de la pièce où a été isolée la personne, après un temps de latence de quelques heures.

Si le protocole sanitaire s’est fait attendre, plusieurs directeurs et professeurs ont d’ores et déjà pointé des incohérences dans la foulée des annonces des autorités françaises. Les professionnels de l’enseignement estiment que le plan du gouvernement est irréalisable. “On nous dit par exemple que lorsqu’un livre a été lu par un enfant, il faudra le laisser au repos cinq jours avant qu’un autre enfant puisse le toucher”, expliquait récemment au micro d’Europe 1 Marie-Hélène, directrice d’une maternelle en région parisienne. “Ça semble assez irréalisable et ça nous inquiète réellement sur l’état sanitaire dans lequel nous nous trouvons”, a-t-elle ajouté.

► Consulter le protocole sanitaire national exhaustif pour les maternelles et écoles élémentaires en cliquant ici

► Consulter le protocole sanitaire nationale au complet pour les collèges et lycées, en cliquant ici

Les recommandations du Conseil scientifique

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a indiqué que l’avis du Conseil scientifique a été prédominant dans l’élaboration du protocole sanitaire mis en place pour la réouverture des écoles. Le ministre a en effet estimé qu’il s’agit de la “référence de tous les acteurs pour la préparation de rentrée”. Parmi les préconisations figurant dans l’avis remis par le Conseil scientifique au gouvernement le 24 avril et rendu public le 25 avril, il y a entre autres :

  • Le port du masque doit être “obligatoire” pour les collégiens et les lycéens, mais il est “impossible” pour les élèves en école de maternelle. Pour les élèves des écoles élémentaires, il est difficile de fixer un âge précis où “la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée”, d’autant qu’ils apparaissent “comme faiblement transmetteurs”. Le rôle des parents est par conséquent jugé “essentiel”.
  • Le Conseil scientifique est “favorable au principe de volontariat et de non-obligation des familles“, avec la possibilité de continuer les enseignements à distance.
  • Les scientifiques estiment également que tout doit être fait pour éviter le rassemblement des enfants et des parents à l’entrée des établissements scolaires. Ils évoquent notamment pour ce faire un échelonnement des horaires d’arrivée et de sortie des classes “pour que les élèves d’un même niveau ne croisent pas les élèves d’un autre niveau”.
  • Concernant le rythme d’accueil des élèves, les établissements devront analyser eux-mêmes les horaires les plus adaptés pour accueillir dans de bonnes conditions les enfants (un jour sur deux, une semaine sur deux…).
  • Côté brassage des élèves, les établissements scolaires devront aussi réfléchir à l’organisation des journées et des activités pour éviter que les élèves “d’une classe ne croisent les élèves d’une autre classe” ou que “les élèves d’un même niveau ne croisent les élèves d’un autre niveau”. Les temps de récréation devront être adaptés à cette stratégie de non-brassage des élèves.
  • Afin de limiter les cas contacts, “les parents ne pourront pas pénétrer dans l’enceinte de l’établissement scolaire”.
  • Les enseignants et les personnels de direction et éducatif devront être formés aux gestes barrières et aux règles de distanciation
  • Chaque élève et membre du personnel devra se laver les mains au moins à son arrivée à l’école ; avant le début des cours ; à la fin des cours ; ainsi qu’avant et à la fin de chaque repas.
  • Le recours aux solutions hydroalcooliques ne pourra quant à lui être envisagé qu’à partir du collège. Le Conseil scientifique estime en effet que sa mise à disposition peut être dangereuse pour des écoliers trop jeunes (absorption, projection oculaire…).
  • Un “nettoyage de l’établissement plusieurs fois par jour”, avec des lingettes désinfectantes si possible
  • Pour ce qui est de la restauration, que les “enfants mangent dans la salle de classe à leur table”, si cela est possible.

Les recommandations de l’Académie de médecine

L’Académie de médecine a aussi publié ses recommandations le 23 avril dernier pour la réouverture des écoles progressive. Parmi les avis, on trouvait notamment :

  • un aménagement des horaires pour un accueil “espacé” des enfants
  • un écartement “d’un mètre au minimum” entre les tables de classe
  • “une disposition sécurisée des places” à la cantine
  • des récréations organisées “par petits groupes, composés si possible des mêmes enfants”
  • les parents et enfants, non-autorisés à se rassembler à la sortie de l’école
  • une “réserve suffisante de masques anti-projection (ou masques alternatifs)” constituée dans les écoles, à répartir entre les adultes (enseignants, personnel, parents) et les élèves à partir du CP. “A porter lors des activités récréatives en dehors de la classe et à la sortie de l’établissement”, mais pas en classe.
  • un lavage des mains “systématique et pluriquotidien, à l’eau et au savon” ; l’installation de distributeurs de solution hydro-alcoolique, le nettoyage et la désinfection plusieurs fois par jour des sanitaires, rampes d’escalier, tables en salle de classe, poignées de porte et supports pédagogiques.
  • Pour permettre une détection rapide de tout cas suspect, prendre la température des élèves chaque matin par thermomètre frontal, avant leur entrée dans les locaux.
  • En amont de la réouverture des établissements, une formation sur les gestes barrière pour les enseignants et le personnel, “à relayer auprès des enfants”
  • Concernant les crèches : accueillir un seul parent dans un sas d’entrée pour la prise de la température du nourrisson, et prévoir un renvoi à domicile en cas de fièvre, pour avis médical. Le personnel de puériculture devrait également impérativement porter un masque ainsi qu’une surblouse changée quotidiennement ; et se laver les mains entre chaque nourrisson lors des soins et avant la préparation des biberons.

Le retour à l’école est-il obligatoire ?

Le 23 avril, l’Elysée a indiqué que la reprise des cours se ferait “sur la base du volontariat”, il n’y aura donc en théorie pas d’obligation pour les parents de mettre leurs enfants en classe. Emmanuel Macron a ainsi exaucé un souhait de l’Association des maires de France, qui, par la voix de son président François Baroin, avait appelé à cette liberté de choix des parents [les  maires sont chargés de la gestion des écoles maternelles et élémentaires de leurs communes, ndlr]. Dans un document de préparation au déconfinement, l’AMF souligne ainsi que le retour à l’école doit être abordé “avec souplesse et pragmatisme et relever plutôt d’un esprit d’expérimentation indispensable avant la rentrée de septembre que d’une volonté de contraindre et d’imposer un dispositif uniforme”.

A partir du 1er mai, les parents en arrêt pour garder leur enfant de moins de 16 ans vont bel et bien basculer au chômage partiel. Mais à partir du 1er juin, il leur faudra une attestation garantissant que l’école n’est pas en mesure d’accueillir leur enfant pour continuer à bénéficier de ce régime, a précisé le ministère du Travail le 29 avril. Si le non-retour de l’enfant à l’école relève d’une volonté des parents, ces derniers n’auront donc plus droit au chômage partiel. Ils devront alors poser des jours de congés.

Concernant le dispositif du chômage partiel en lui-même, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, toujours le 29 avril, il n’y aura “pas de couperet au 1er juin” mais “le taux de prise en charge de l’Etat sera un peu moins important” au-delà de cette date.

Quels sont les risques du retour à l’école pendant l’épidémie de coronavirus ?

Quels sont les risques de dissémination du virus liés à la réouverture des établissements scolaires ? L’école a été plusieurs fois présentée comme un facteur de propagation de l’épidémie, les enfants ne pouvant pas appliquer les gestes barrière et étant de potentiels porteurs du virus, susceptibles de le ramener à la maison. Ce qui rend le sujet particulièrement sensible, ce qui est aussi le cas de l’accueil en crèches. Le cabinet de Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, a fait savoir que toutes les pistes sont encore sur la table.

Les enfants semblent être de faibles disséminateurs du Covid-19 par rapport à ce qu’on croyait au départ et les sorties d’écoles sont sans doute plus à craindre que les cours de récréation, souligne le pédiatre et infectiologue Robert Cohen. “Les arrivées et les sorties d’écoles sont des moments de rencontres entre adultes. C’est peut-être ça qui joue un rôle dans l’épidémie bien plus que les enfants eux-mêmes”, a-t-il indiqué mercredi sur France Info. Auprès de l’AFP,  l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé global à l’Université de Genève, se veut optimiste : “Il faut savoir ce qu’on veut. Si on ne rouvre pas les écoles, on ne peut pas laisser les gens retourner au travail. Déconfiner ne veut pas dire qu’on aura zéro cas pendant l’été. On va permettre à la vie sociale et économique de reprendre certains de ses droits et espérer contrôler la situation pour que les hôpitaux ne soient pas engorgés”.

Y a-t-il par ailleurs un risque pour la santé des enfants à reprendre le chemin de l’école ? D’après l’agence Santé publique France, le nombre de cas graves de Covid-19 recensés parmi les enfants de moins de 15 ans ne représente que 0,6% du total des cas graves en France entre le 16 mars et le 12 avril. Mais une maladie grave touchant parfois des enfants positifs au Covid-19 provoque des craintes depuis peu. Le ministre de la Santé Olivier Véran l’a évoquée le 29 avril : “J’ai reçu une alerte de la part d’équipes parisiennes. Des alertes similaires viennent du Royaume-Uni, d’Espagne, de Suisse, d’Italie depuis 15 jours. Des enfants de tous âges présentent des signes de fièvre, des problèmes digestifs et un syndrome pouvant entraîner une défaillance cardiaque. (…) Certains enfants touchés, mais pas tous, se sont avérés porteurs du coronavirus. À ma connaissance, aucun enfant, heureusement, n’est mort de ces complications qui sont des maladies assez rares”, a-t-il ajouté, précisant toutefois qu’il prend “très au sérieux” le phénomène avec “une certaine inquiétude”.

Les scientifiques se veulent par ailleurs rassurants sur le retour à l’école des enfants : le 29 avril dernier, lors d’une table ronde à l’Assemblée nationale mêlant députés et scientifique, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a émis des interrogations, demandant si la reprise des cours au 12 mai prochain représentait un danger pour la santé publique et évoquant les infections parfois graves ayant touché ces dernières semaines des enfants en Europe de l’Ouest. A cette question, le virologue et Professeur au CHU de Lyon Bruno Lina a répondu : “Cela ne remet pas en cause l’ouverture des écoles en France”, car “nous restons encore très prudents” face à ces infections, “nous n’en comprenons pas encore trop la mécanique” et “ce phénomène est extrêmement récent”.

Des cours de soutien seront-ils organisés pendant les vacances ?

Comment rattraper les semaines de confinement perdues pur un certain nombre d’élèves qui n’ont pas pu suivre correctement les cours à la maison voire qui ont complètement décroché ? Dans un entretien au Parisien, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer avait déclaré que “le but n’est pas de toucher aux vacances” d’été qui débuteront donc bien le 4 juillet. Mais pour pallier de possibles inégalités, Jean-Michel Blanquer, qui a déjà proposé du soutien scolaire aux élèves qui pouvaient en avoir besoin pendant les vacances de Pâques, a réitéré sa volonté de proposer “des modules de soutien scolaire aux élèves [en difficulté]” à la fin du mois d’août.

Les concours sont-ils annulés ou reportés ?

Dans un communiqué publié le 24 mars 2020, le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé le report de tous les concours d’écoles de commerce, d’ingénieurs post-prépa et la seconde partie des épreuves du concours PACES que doivent passer les étudiants en première année de médecine. Le ministère a précisé : “Les épreuves des examens et des concours nationaux qui n’ont pas pu se tenir ou qui doivent se tenir dans les prochaines semaines seront reprogrammées à une date ultérieure. Au regard de la complexité de l’organisation de ces épreuves, en tout état de cause, elles ne pourront avoir lieu avant la toute fin du mois de mai.”

Le ministère de l’Enseignement supérieur a également précisé : “La réorganisation des concours nationaux sera mise en œuvre dans un cadre collectif associant les établissements d’enseignement supérieur et l’ensemble des ministères concernés” via la création d’un comité opérationnel de pilotage. Le ministère informait également à cette occasion que les établissements “pourront réviser le format des concours, qu’il s’agisse du nombre d’épreuves, de leur format, ou de leur durée”, pour garantir que les étudiants ne “soient pas pénalisés”.

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