Le roi Felipe VI s’est ingénié mercredi au forum de Davos à redorer l’image de l’Espagne abîmée par la crise indépendantiste en Catalogne, tout en prévenant que les “désaccords politiques” devaient se résoudre dans le cadre de la Constitution.
“Permettez-moi une dose raisonnable de fierté nationale (…) Qui peut nier que l’Espagne -sans surprise- est un grand pays”?, a déclaré le souverain lors de la première intervention d’un monarque espagnol lors du grand rendez-vous de l’élite financière et politique mondiale.
“Mon intention ce matin est de renforcer cette idée, et d’aider à balayer les derniers doutes que vous pourriez encore avoir”, a-t-il ajouté.
Le roi a ensuite vanté les mérites du secteur touristique espagnol – le pays est devenu en 2017 la deuxième destination mondiale devant les Etats-Unis -, ainsi que la dynamique reprise de la quatrième économie européenne, dont le taux de croissance est environ le double de celui de la zone euro.
Felipe VI a analysé les événements de 2017 en Catalogne comme une “tentative de miner les règles de base de notre système démocratique”.
“Les désaccords politiques et les conflits doivent être résolus en accord avec les règles démocratiques et les valeurs de notre Constitution”, a-t-il ajouté.
Ces remarques sont dans la même ligne que le discours prononcé le 3 octobre par le souverain, deux jours après le référendum d’autodétermination interdit en Catalogne, marqué par des violences policières.
Le roi a souligné que l’Espagne se trouvait parmi les 19 “démocraties totales” du dernier classement de The Economist Intelligence Unit sur l’état de la démocratie dans le monde, une manière de répondre aux critiques des séparatistes catalans, qui comparent parfois l’attitude du gouvernement espagnol à celle du dictateur Francisco Franco, au pouvoir de 1939 à 1975.
“La Constitution espagnole, comme vous pouvez le comprendre, n’est pas un simple ornement. C’est au contraire l’expression même de la volonté de nos citoyens et un pilier capital de notre coexistence démocratique”, a-t-il dit.
“Les Espagnols savent parfaitement que le bien-être et le progrès de notre peuple au 21e siècle ne seront pas obtenus par la solitude, l’isolement ou la division”, a-t-il conclu.
Afp