Le royaume de Bahreïn et Haïti ont ouvert lundi un consulat au Sahara occidental, quelques jours après la décision du président Trump de reconnaître la “souveraineté” du royaume sur ce territoire disputé, en contrepartie d’une normalisation diplomatique entre le Maroc et Israël.
Le consulat du royaume du Bahreïn a été inauguré à Laâyoune, la principale ville de l’ancienne colonie espagnole au statut toujours indéfini, dans la partie contrôlée par le Maroc, a constaté un correspondant de l’AFP.
Cette ouverture “incarne une logique de solidarité et de défense de l’intégrité territoriale marocaine”, s’est félicité Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, après la cérémonie en présence de son homologue Abdellatif al-Zayani.
La République d’Haïti a pour sa part choisi Dakhla, grand port de pêche situé plus au sud, pour ouvrir sa représentation diplomatique deux jours après l’inauguration de son ambassade à Rabat, a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans une note à la presse.
L’ancienne colonie espagnole est à la fois revendiquée par les Marocains et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie, voisine et grande rivale régionale de Rabat. Des négociations pilotées par l’ONU sont au point mort depuis le printemps 2019.
Le Maroc, qui contrôle environ les deux-tiers du territoire désertique, veut une “autonomie sous contrôle”, alors que le Front Polisario milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.
Depuis fin 2019, une vingtaine de pays ont déjà ouvert des représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla, sous l’impulsion de Rabat, provoquant des protestations du Polisario.
Le consulat américain prévu dans le cadre de l’accord tripartite conclu la semaine dernière par les Etats-Unis, Israël et le Maroc, doit être établi à Dakhla. Cette décision a été vue comme une “percée” historique par Rabat qui concentre depuis des années tous ses efforts diplomatiques sur la question du Sahara.
L’accord tripartite prévoit qu’en contrepartie, le Maroc rouvre un bureau diplomatique existant de 1994 à 2002, à l’époque où le roi Hassan II soutenait le processus de paix marqué par les accords israélo-palestiniens d’Oslo en 1993, selon Rabat. Le bureau diplomatique israélien était basé dans la capitale marocaine.
Afp