Les ministres des affaires étrangères des 28 pays membres de l’Union européenne (UE) ont adopté, lundi 22 janvier, des sanctions contre le Venezuela. En novembre dernier, l’UE avait déjà imposé à l’encontre de Caracas un embargo sur les livraisons d’armes et sur les matériaux et moyens techniques « pouvant servir à la répression interne ».
Cette fois-ci, Bruxelles a décidé d’imposer, lundi 22 janvier, des sanctions financières à sept hauts responsables vénézuéliens. Certains sont accusés par l’UE d’être « responsables de graves violations des droits de l’homme » (les manifestations entre avril et juillet dernier à l’appel de l’opposition ont fait plus de 120 victimes), d’autres d’être « impliqués dans des atteintes à la démocratie et à l’Etat de droit au Venezuela ». Ces mesures impliquent le gel des avoirs et une interdiction de visas pour entrer sur le territoire de l’Union européenne.
De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères a déclaré que « les sanctions sont une incitation pour aider aux négociations ». Depuis septembre dernier, des discussions entre le camp présidentiel et l’opposition vénézuélienne ont lieu, sous la médiation de la République dominicaine. Des négociations sans accord définitif pour le moment.
« Grossière ingérence »
Les autorités vénézuéliennes, elles, n’ont pas manqué de dénoncer dans la foulée ces sanctions européennes. « Des actions indignes, qui violent les principes de la charte des Nations unies, et prétendent exercer une grossière ingérence dans les affaires internes de notre pays », voilà comment le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a condamné la décision de Bruxelles.
Caracas voit surtout l’influence de Washington dans cette décision de l’UE qui « a offert des preuves irréfutables de sa subordination au gouvernement suprémaciste et raciste de Donald Trump » ; les Etats-Unis avaient infligé l’an dernier plusieurs sanctions financières contre des membres du gouvernement vénézuélien, à commencer par Nicolas Maduro.
Des « mesures de réciprocité » ?
Dans la liste des sept hauts fonctionnaires concernés par ces mesures dites « restrictives », figurent notamment le ministre vénézuélien de l’intérieur, le directeur des services de renseignements ou encore le vice-président du parti chaviste au pouvoir, Diosdado Cabello.
Ce dernier a notamment assuré que « ces sanctions ne sont pas personnelles mais qu’elles sont une grande opération contre le Venezuela, dans le but d’isoler le pays ». L’homme fort du parti chaviste au pouvoir en a d’ailleurs profité pour demander au président Maduro « des mesures de réciprocité » à l’encontre des gouvernements européens, ciblant surtout l’Espagne.
rfi