C’est bientôt la fin de trois semaines de campagne au Sénégal. Trois semaines de débats, de meetings, de caravanes qui seront terminées ce vendredi soir à minuit. Toutes les activités politiques seront alors interdites avant le vote de dimanche. Il ne reste donc plus que quelques heures pour convaincre les électeurs.
Les meetings vont se terminer ce vendredi soir à minuit. « Chaque minute est importante », expliquent les cadors de la politique sénégalaise qui sont tous actuellement à Dakar, notamment le Premier ministre Mahammed Dione, tête de liste pour la majorité, et l’ex-président Abdoulaye Wade qui se livrent depuis dix jours une véritable guerre des mots. « Macky Sall est un poltron », a par exemple déclaré le Gorgui, le vieux comme le surnomme les Sénégalais. « On ne débat pas avec un homme du passé », lui a rétorqué le chef du gouvernement.
Autre personnalité de ces législatives, Khalifa Sall, en prison depuis le 7 mars, soupçonné de détournements de deniers publics. Le maire de Dakar a envoyé, jeudi soir depuis sa cellule, une dernière lettre aux Sénégalais. Une lettre dans laquelle il attaque Macky Sall qui n’est jamais cité, mais remplacé par un « il ». « Il pensait me condamner », « il a tout tenté pour m’empêcher de faire campagne », « j’ai trouvé, grâce à vous, l’énergie pour triompher », écrit Khalifa Sall qui se dit aussi certain de ne pas pouvoir voter ce dimanche.
Campagne sous tension
Un premier constat avec la fin de cette campagne sous tension. Pendant trois semaines, il n’a pas été beaucoup question de programme. Et pourtant, le président Macky Sall le voulait, car il estime qu’il a un bilan à défendre, que par exemple, grâce à son action, les Sénégalais ont oublié les coupures d’eau ou d’électricité, mais au final, les importants problèmes d’organisation ont été au cœur de ses législatives.
Macky Sall a voulu réformer le fichier électoral l’an dernier. Problème, plus de 6,2 millions de personnes ont demandé leurs nouvelles cartes d’identité qui permet de voter ce dimanche. Plus de 700 000 cartes ne seront pas fabriquées à temps et une autre partie ne sera pas distribuée. Le chef de l’Etat a donc obtenu l’aval du Conseil constitutionnel pour voter avec les anciennes cartes d’identité, de vote et les passeports.
Une décision critiquée par l’opposition qui accuse, sans preuve, le pouvoir de vouloir truquer le scrutin législatif, mais qui ne souhaite néanmoins pas de report. Cette dernière journée de campagne électorale s’annonce donc comme les précédentes, très tendue.
rfi