Thursday, March 28, 2024
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Soudan du Sud: Machar prête serment comme vice-président et appelle à la “réconciliation”

Après plusieurs jours d’atermoiements, le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar est enfin arrivé mardi à Juba, où il a immédiatement prêté serment comme vice-président, et appelé à “l’unité” et à la “réconciliation” pour mettre fin à plus de deux ans de guerre civile.

“Nous devons rassembler notre peuple pour qu’il puisse s’unir et guérir de ses blessures”, a d’abord déclaré M. Machar à la presse à l’aéroport de Juba. Vêtu d’une chemise colorée, il a été accueilli par des ministres et des diplomates à sa descente d’avion.

Il est parti dans la foulée au palais présidentiel pour prêter serment, devant de hauts responsables de l’Union africaine (UA) et l’ancien chef d’Etat botswanais Festus Mogae, qui préside la Commission de surveillance et d’évaluation (JMEC) de l’accord de paix signé le 26 août 2015.

“Je suis pleinement engagé dans la mise en œuvre de cet accord, afin que le processus de réconciliation et de guérison commence aussi vite que possible, pour que les gens puissent avoir foi dans le pays pour lequel ils se sont battus pendant si longtemps”, a-t-il déclaré en prêtant serment.

Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec le pouvoir central soudanais de Khartoum.

Riek Machar avait déjà occupé le poste de vice-président entre juillet 2011 et juillet 2013, quand il avait été démis de ses fonctions par le président Salva Kiir. Il n’avait plus remis les pieds dans la capitale depuis le début du conflit en décembre 2013,

-Un retour qui ne règle pas tout-

“Je suis très heureux d’accueillir et recevoir mon frère Riek Machar (…) et je n’ai aucun doute que son retour à Juba marquera la fin de la guerre”, a déclaré le président Kiir, en appelant les Sud-Soudanais à œuvrer à la paix et s’excusant auprès de la communauté internationale pour les retards pris par le processus de paix.

M. Machar était initialement attendu le 18 avril à Juba, où il doit maintenant former un gouvernement de transition avec M. Kiir, conformément à l’accord de paix.

Mais son retour a été chaque jour repoussé, au grand dam des partenaires internationaux, la rébellion et le gouvernement ne parvenant pas à s’accorder sur des détails comme la quantité d’armes que la garde rapprochée de M. Machar pouvait emporter avec elle dans la capitale.

Le Soudan du Sud a plongé dans la guerre civile en décembre 2013 quand des combats ont éclaté au sein de l’armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.

Le conflit, notamment marqué par des massacres à caractère ethnique, des viols et des tortures, a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.

Même si le retour de M. Machar à Juba est considéré comme une condition sine qua non à la mise en œuvre de l’accord de paix, il est loin de tout régler. Le feuilleton des derniers jours montre à quel point la défiance est grande entre les deux camps.

-Des défis immenses-

M. Kiir s’est voulu optimiste lors de la prestation de serment. “Notre peuple est fatigué de la guerre et nous avons besoin de la paix maintenant”, a-t-il affirmé.

“Le chemin devant nous continuera à présenter des défis, mais nous sommes déterminés à aller de l’avant”, a-t-il assuré. Son ministre des Finances David Deng Athorbei a acquiescé en disant voir dans le retour de M. Machar “le dernier clou dans le cercueil de la guerre”.

Dès la prestation de serment effectuée, le conseil de sécurité de l’ONU et son secrétaire général Ban Ki-moon ont réclamé la formation rapide d’un gouvernement d’union nationale.

Les défis qui attendent MM. Kiir et Machar sont immenses. Ils devront laisser de côté leur ressentiment l’un pour l’autre, et prouver qu’ils peuvent maîtriser complètement les éléments les plus radicaux au sein de leurs camps respectifs.

Malgré la signature de l’accord de paix, les affrontements n’ont jamais cessé. Les combats opposent aussi de nombreux groupes armés aux intérêts souvent locaux et qui ne s’estiment pas soumis aux accord écrits.

Le moindre incident pourrait enflammer Juba, où 1.370 rebelles armés font face aux 3.420 hommes du gouvernement, selon les termes de l’accord de paix.

AFP

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