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La classe politique est divisée sur un éventuel déploiement de troupes tchadiennes dans le fuseau central du G5 Sahel. Les militaires ont été sollicitées pour renforcer Barkhane et faire face aux attaques répétées des mouvements jihadistes au Sahel.
C’est dans la zone des trois frontières, Burkina Faso, Mali et Niger que les troupes tchadiennes pourraient être déployées. Si aucune annonce officielle n’a encore été faite, la majorité présidentielle salue cette éventualité.
« Si nous ne déployons pas nos troupes dans des pays africains frères, il ne faut pas que les Tchadiens s’étonnent qu’un jour nous soyons, à notre tour, attaqués, estime Jean-Bernard Padaré, membre du MPS, le parti au pouvoir. Pour sécuriser les Tchadiens, il vaut mieux aller combattre les jihadistes là où ils sont en ce moment. »
De son côté, une grande partie de l’opposition soutient aussi l’effort tchadien dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle questionne le coût humain et financier d’un tel déploiement et voudrait que l’Assemblée nationale soit consultée.
« Est-ce que le président Déby peut décider, seul, du sort des Tchadiens qu’il peut envoyer sur n’importe quel front en Afrique ? s’interroge Saleh Kebzabo, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Il faut que ça cesse. Le Tchad ne doit pas être le pays fournisseur d’hommes ici ou là sans demander d’autorisation. Quand on envoie les enfants d’autrui au front, il faut quand même être informé des conditions. Est-ce qu’ils vont être payés, par qui, comment ? »
La Constitution prévoit que l’Assemblée nationale n’est consultée que si l’intervention des troupes à l’extérieur du Tchad dépasse quatre mois.