Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de NDjaména a tenu un point de presse hier pour faire le point des manifestations qui secouent le pays depuis plusieurs semaines. Fonctionnaires, militants de la société civile et étudiants sont vent debout contre les mesures d’austérité du gouvernement. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées au cours des manifestations et hier, le procureur a rappelé qu’il n’aura aucune tolérance contre ceux qui vont à l’encontre de la loi.
Premier point de la communication du procureur, le verdict contre la quarantaine de personnes interpellées pendant les manifestations contre les mesures d’austérité. « Le tribunal a relaxé trois [personnes, ndlr] sur la base de vice de procédure. Il y en a treize que le tribunal a relaxées au bénéfice du doute. Donc il en reste 33, 34. Ceux-là ont écopé chacun de quatre mois d’emprisonnement ferme », détaille Mahamat Saleh Youssouf.
Ensuite viennent les mises en garde : « La justice n’est pas censée réguler une manifestation. Et dans la manifestation, on a en face de nous une foule. Dans la foule, on peut trouver le diable. Pour manifester, encore faut-il être autorisé par l’autorité compétente et que ceux qui organisent la manifestation prennent les risques à s’en prendre aux biens de l’Etat, à troubler l’ordre public, nous allons les traduire devant les juridictions compétentes, et nous allons requérir les peines qui doivent être à la hauteur de l’acte opposé », prévient le procureur.
Le procureur ajoute qu’en raison de la surpopulation à la maison d’arrêt de Ndjamena, causée par la grève des magistrats, les prochains condamnés pourront être envoyés en province pour y purger leur peine.
rfi