Les employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont déclenché mercredi une nouvelle grève de 48 heures, aucun accord n’ayant été trouvé à leurs revendications, a-t-on appris jeudi de source syndicale.
Les quelque 1.500 personnes employées par la SNPT avaient déjà paralysé le secteur les 10, 11 et 12 août pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
“Nous avons déclenché une nouvelle grève, parce que rien n’a bougé. Nous n’avons eu aucune discussion avec les premiers responsables de la société. Depuis mercredi, c’est le calme plat sur le site d’extraction de Hahatoé (environ 40 km au nord de Lomé) et de l’usine de traitement de Kpémé (40 km à l’est de Lomé)”, a déclaré à l’AFP, Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.
“Nous sommes déterminés cette fois-ci à aller jusqu’au bout. Nous avons entamé les discussions depuis 2013 avec les responsables de la société autour de nos revendications. Les choses piétinent, nous n’avons rien de concret”, a-t-il indiqué.
Les employés de la SNPT, exigent la revalorisation de leurs salaires conformément à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo et réclament des tenues vestimentaires et de chaussures de sécurité sur les lieux de travail.
“Nous réclamons aussi des primes de production et de rendement, ainsi que la révision des primes de transport et de logement”, a souligné M. Egbohou.
Dans une lettre adressée aux employés, le directeur général de la SNPT, Michel Kézié, a dit constater “avec étonnement le non respect du service minimum (…) malgré les multiples demandes de l’employeur d’assurer la protection des installations et équipements”, assurant que “ces comportements ne garantissent pas la sécurité et la pérennité des lourds investissements que l’entreprise réalise depuis quelques années”.
Vital pour le Togo, le phosphate était jusqu’au milieu des années 1990, le poumon économique du pays et le premier produit d’exportation avec 40% des recettes. Mais le secteur a été fortement secoué par la mauvaise gestion et la corruption entre 1997 et 2007.
La production s’est totalement effondrée pendant cette période, passant de 5,4 millions de tonnes à 800.000 tonnes.
En septembre 2015, le groupe minier israélien Elenilto, allié au géant chinois Wengfu, a remporté l’appel d’offres international pour la production annuelle de 5 millions de tonnes de phosphate, d’engrais et d’acide phosphorique.
Malgré le plan de redressement mis en place par l’Etat togolais, le secteur peine à véritablement redécoller et à retrouver ses niveaux de production de la fin des années 1990. La SNPT a extrait 1,5 million de tonnes de phosphate en 2015 contre 1,110 million tonnes en 2014.
Selon les syndicats, de janvier à juillet 2016, la SNPT a vendu 591.000 tonnes de phosphate.
Le Togo dispose de réserves estimées à deux milliards de tonnes qui pourraient générer des revenus de l’ordre de 28 milliards de dollars.
Afp