Le pays qui compte à la date du 18 octobre 626 décès et 40 542 cas voit ses hôpitaux pratiquement saturés et les jeunes médecins sont souvent en première ligne dans les urgences.
Un dimanche matin, près du service des urgences de l’hôpital de la Rabta à Tunis, une jeune médecin qui a souhaité rester anonyme s’apprête à faire sa garde. Elle raconte qu’à l’intérieur, c’est un défi quotidien pour faire face à l’afflux de patients suspects d’être atteints du Covid-19. Des vidéos amateures de son service montrant des malades dormant sur des lits de fortune ont créé un tollé sur les réseaux sociaux.
« Pour une garde de 24h, on nous fournit une surblouse, une surblouse pas une tenue, et un masque FFP2. Parmi les autres problèmes, les urgences ne sont pas assez équipées et on a pas assez de matériel. »
Ces problèmes révèlent des défaillances du système de santé publique en Tunisie, en crise depuis des années, selon Jed Henchiri, président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins. « Ce problème ne concerne pas un seul hôpital, ce n’est pas nouveau. Certainement qu’à cause de la crise du Covid, les capacités en personnel, en ressources humaines, et les infrastructures ne peuvent pas supporter cette situation. Mais on parlait de ces problèmes avant et actuellement l’opinion publique nous écoute plus. Donc on veut faire entendre notre voix pour exposer les difficultés de la santé publique en Tunisie. »
Face à ce cri d’alarme du corps médical, le gouvernement a promis de renforcer les capacités des hôpitaux. Selon le bilan du ministère de la Santé le 14 octobre, près de 700 patients étaient hospitalisés et 149 en réanimation mais les lits manquent beaucoup dans les régions intérieures… ainsi que les respirateurs.
rfi