Plusieurs milliers de personnes manifestent contre l’élection présidentielle dans le centre d’Alger mercredi 11 décembre, à moins de 24 heures d’un scrutin massivement rejeté par la rue, a annoncé l’agence France-Presse (AFP).
Le Hirak, «mouvement» populaire de contestation du régime né le 22 février, exige le démantèlement total du système politique en place depuis l’indépendance de l’Algérie (1962) et refuse un scrutin perçu comme une manœuvre devant lui permettre de se régénérer.
En début d’après-midi, les manifestants ont forcé le cordon de police et se sont rassemblés devant la Grande Poste, haut lieu de la contestation dans la capitale, en scandant «On ramènera la liberté», «Pas de marche arrière» ou encore «Demain, inchallah, c’est soit nous, soit vous!», d’après l’agence.
La police, qui quadrille le centre de la capitale algérienne, a arrêté une vingtaine de personnes, après avoir tenté de repousser, parfois à coups de matraque, les manifestants, mais ces derniers refusaient toujours de quitter la rue, selon l’AFP. Les manifestants ont même promis de rester toute la nuit devant le bâtiment de la Grande Poste, lieu traditionnel de rassemblement au cœur d’Alger du Hirak.Des manifestations réclamant l’annulation du scrutin se déroulent également mercredi en province, notamment à Constantine (2e ville du pays), Bejaïa, Tlemcen ainsi qu’à Bouira et Tiza Ouzou, villes de la région de Kabylie (à une centaine de km à l’est d’Alger), selon les réseaux sociaux et les médias locaux.
Cinq candidats à la présidentielle
Le 12 décembre, les Algériens devront élire le Président qui remplacera Abdelaziz Bouteflika, qui a quitté son poste en avril.
Le Conseil constitutionnel a validé cinq des 22 candidats ayant déposé leur dossier: Azzedine Mihoubi, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND) et ancien ministre de la Culture, Abdelkader Bengrina, président du parti El Binaa et ancien ministre du Tourisme, Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre, Ali Benflis, président de l’Avant-garde des libertés et ancien chef du gouvernement, et Abdelaziz Belaïd, secrétaire général du Front El Moustakbal (FEM).