Saturday, December 2, 2023
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Université Assane Seck : entre honneur et déshonneur (Par Marcel Cassien Badji)

Chers intellectuels de prestige,

Mamadou BADJI, Recteur en service à l’université Assane SECK

Jean Alain GOUDIABY, Docteur Professeur titulaire en sociologie à la même université,

Céline Labrune-BADIANE, Docteur en histoire, votre jeune frère, artiste Slameur vous invite à la réconciliation pour éviter d’entâcher l’image de notre université. Etant tous des fils de la région, vous devez, par devoir donner une image positive de la Casamance en tant qu´élite du savoir, vous devez avoir le sens moral de donner une image positive de la Casamance. Qu’est-ce qu’on dira encore de nous ? Pendant combien d’année la Casamance a-elle vécu dans la crise ? Avez-vous vraiment pris conscience de tout ce qui va découler de votre conflit qui pourrait créer une autre crise au détriment de vos jeunes frères et sœurs apprenants ? Vous êtes toutes et tous de grands intellectuels, fils de la nation, des fils originaires de la région exerçant le noble métier d’éducateurs et de formateurs de la jeunesse pour un avenir meilleur. Quand nous avons eu vent de l’histoire à travers les médias, la première question, que nous nous sommes posée est : Qu’est-ce qui se passe dans notre université? Quand il s´agit de personnes que nous connaissons, cela nous bouleverse et nous scandalise. Nous pensons que dans cette affaire, il y a plus d´incompréhension dans la pensée de l’un, dans l’interprétation de ce que l’autre pourrait dire, qu’on pourrait interpréter autrement. L´interprétation est libre mais peut aussi parfois causer du tort. En ce qui nous concerne, nous ne sommes d´aucun camp. Si nous devons choisir, nous choisirons le camp du temple de la paix pour faire valoir un espace de quiétude, d’amour, de valeur, de communication et trouver des solutions à l’amiable. Cette bataille judiciaire honorerait-elle le Professeur Assane SECK? Mamadou BADJI, Jean Alain Goudiaby, Céline Labrune-BADIANE sont des frères et sœurs de la même région, du même Pays, du même continent appartenant à la même ethnie et partageant le même métier dans des matières différentes. Ce n’est pas un hasard mais un destin d’être dans le même service et d’exercer l’un des métiers les plus nobles qui nourrit l’esprit au savoir et élève l’apprenant pour l’émergence du savoir (XAM XAM). Nous pensons que tout grand intellectuel doit avoir la capacité de résoudre de manière pacifique les problèmes quel que soit leur degré de gravité. Quand on n´ y arrive pas sur cette rive intellectuelle et qu’on perd le sens du raisonnement, on laissera un poids de mémoire dans l’histoire, le sentiment d´avoir sacrifié une génération. Il est important de prendre du recul face à une telle situation et de se livrer à une méditation et à une réflexion intense. Ma foi, quand de grands intellectuels en sont incapables on doit s’interroger sur leurs compétences, sur leurs capacités à faire face à ce genre de situation complexe où ils devrait être les hommes qui apportent la solution à l’équation. Quand on prend du recul, dans le calme, la sérénité et qu´on positive, il est plus aisé de trouver la meilleure solution. On devrait éviter de s´humilier les un les autres pour se donner raison. L’erreur est humaine. Cette image n’est pas digne de nos autorités, de nos professeurs qui doivent être en principe des modèles, des références d’une réussite honorable de haut niveau sur plan intellectuel et social. A ce stade de maturité, on doit à tout prix eviter ce genre d’attitude incompatible avec notre rang car elle nous nous déshonore. On est surpris, déçu quand on voit des collègues, des frères, des sœurs, des proches qui se font non pas la guerre des idées mais une guerre émotive. A présent, je peux, si je ne m’abuse, m’adresser aux deux grands frères le recteur Mamadou BADJI avec qui je partage le même nom de famille BADJI BASSENE et Jean Alain GOUDIABY un grand frère avec qui je partage la foi chrétienne sans le connaître. Je pense que nous appartenons tous à la même grande famille. Nous devrions donc tous refuser de déshonorer notre prochain et avoir l’intelligence de l’honorer. Cher Recteur Mamadou BADJI, vous êtes le père de notre temple dont on vous a confié la gestion. Une grande mission, en grandeur d’esprit. Tant de responsabilités vous attendent et vous attendront, dans votre fonction et à la retraite. Cette mission n’est pas aisée mais demande beaucoup de souplesse, une grande ouverture d´esprit et de cœur mais surtout un esprit de discernement qui sait prendre de la hauteur en grand, en berger, pour gagner le respect et l’affection des collègues. Se créer des ennemis dans un temple de savoir rendrait votre gestion très compliquée. Je vous conseille donc vivement, si je puis me le permettre, de faire de vos collaborateurs vos enfants, vos freres et soeurs, et d´incarner le père et l´aîné dans le savoir. C’est à cette sagesse que je vous invite. Cher Grand frère, je voudrais vous voir en sapeur, en médiateur aux différents conflits qui surgissent dans ce temple du savoir en homme digne que vous êtes, je le sais. Pourquoi vous embarquer dans un bateau qui risque le naufrage dans les derniers jours de votre carrière. Quand on est père de famille, on doit chercher à comprendre, non à sanctionner, un père de famille doit être le protecteur, le défenseur de ses enfants. C’est cela sa responsabilité. Quand un père soumet ou expose les problèmes de la famille à l´extérieur, il démissionne de ses responsabilités de père. Il vend sa maison, il y met le feu, la livre aux flammes, la fait exploser. Mais il portera ce lourd fardeau toute sa vie. A présent, j´interpelle votre conscience d’homme de droit, de doyen, de recteur à prendre de l’eau à éteindre ce petit feu. Grand frère, votre grandeur d’esprit doit trouver une autre alternative, une solution au lieu de recourir au tribunal qui loin d’être une solution est plutôt, à mon avis, une bombe de colère qu’on pourrait tempérer et désamorcer par le pardon. Si vous croyez que votre jeune frère vous a fait du tort ou a commis une erreur dans sa communication, pourquoi ne pas l’appeler ou l’interpeller en supérieur ou en aîné. Cette situation prend une échelle et une autre tournure dont ne mesure pas les conséquences dans l’immédiat mais plus tard. Qu’est-ce que cela pourrait engendrer dans le futur ? Grand frère, si votre seule solution reste le tribunal, vous risquez alors, à chaque fois qu’une situation se pose, de porter plainte ou d´emprisonner vos étudiants et vos professeurs. Le tribunal refusera toujours du monde et les prisons seront toujours pleines en “fruits intellectuels” mais vou vous feriez aussi plus d’ennemis. Nous pensons que toute université a une cellule de médiation qui doit jouer son rôle. Et nous nous demandons si ce travail de médiation a été fait ? Certes, on peut ne pas partager l’opinion des uns et des autres mais est-ce qu´on a les moyens de leur interdire de s’exprimer et de partager leur opinion? Faire taire un enseignant serait un grand péché qu’on ne pourrait confesser. Nous sommes d’avis que tout temple du savoir doit vivre de paix, d’amour, de cohésion sociale. De nationalités différentes, venant de partout, résidents d´un grand village aux savoirs divers, ils ont toutes et tous comme ambition de réussir et de développer leurs Pays. Toute réussite est une noblesse qui ne doit pas nous pousser à nous blesser mais à nous interroger pour trouver les meilleures solutions aux problèmes auxquels on est confronté. Le temple du savoir, ne doit pas être un lieu de haine, de rancune où l´on se voit en ennemi, un cadre nourrissant un climat hostile qui paralyse l’enseignementet, conduit à de mauvais résultats et l’échec au lieu de favoriser un climat de réussite. Faisons le constat! quand l’université est en grève. Qu’est-ce qui se passe ? On perd la raison et au lieu de réfléchir à résoudre les conflits pacifiquement, on a recours à la force, ce qui est souvent loin d´être la solution. C´est le reproche qu’on fait souvent aux étudiants. Mais si nos enseignants se comportent de la sorte, qu’est-ce qu’on peut penser d’eux ? Dans une telle situation, attendons-nous à voir brûler le feu qui détruit la pensée, les idées sources de lumière. Les grèves ont toujours fragilisé notre système éducatif mais est-ce qu’on en tire des leçons de morales instructives ? Tout enseignant doit se comporter en sage afin de donner une image exemplaire aux jeunes étudiants qui viennent acquérir le savoir. Nous interpellons nos grands frères, le recteur Mamadou BADJI et le Docteur Jean Alain GOUDIABY: En tant que fils de Diolas qui ont pratiqué le bois sacré, ils savent que cet acte en Diola se dit « Ñéi Ñéi » ça ne se fait pas, c’est tabou. On ne porte pas plainte contre un frère. On doit trouver à tout prix les voies et moyens de s’asseoir en sagesse, de se parler, discuter, communiquer, dialoguer en intellectuels, en humains sachant que cette situation pourrait nous arriver un jour. Cherchons donc la voie de la réconciliation qui reste l’une des meilleures solutions pour résoudre un désaccord ou un conflit. Une plainte devant la justice ne vise pas et ne concerne pas juste une personne mais touche tout son entourage, sa famille, ses parents, ses amis, collègues, les étudiants etc. Grand frère, je vous invite donc à réfléchir, à penser aux fruits que produiront cette semence? L’intelligence d’un grand et imminent intellectuel doit être de prendre toujours de la hauteur, de faire des analyses profondes, des critiques constructives. Doit-on se taire et fermer les yeux sur les injustices que l´on subit ou voit sans chercher à les dénoncer ? C’est en ce sens qu’on doit s’interroger sur la formation de nos chers enseignants, leur esprit d’analyse des faits, leur esprit de discernement dans certaines situations, leur hauteur intellectuelle quand une telle situation se présente. L´université donne l’image de nos futurs autorités, tout étudiant qui réussit est la fierté de son peuple, l’étudiant est le miroir de sa cité et l’avenir de son pays. Alors, ils méritent un apprentissage de rigueur, de qualité pour atteindre la réussite dans excellence. Quand nos chers professeurs sont dans des clans, des rivalités, des querelles, comment pourront-ils conseiller 

leurs étudiants, s’ils font ce qu’ils leur interdisent ? C´est une marque de grandeur que d’être ouvert aux critiques des uns et des autres pour se faire une idée de l’origine du problème quand quelque chose va mal. Lorsqu’on cède a la colère, on commet des erreurs et on finit par les regretter mais c´est souvent déjà trop tard.        

Cher Recteur Mamadou BADJI, BADJI BASSENE

Cher Professeur Jean Alain GOUDIABY, EGNAB

Le Docteur Céline Labrume-BADIANE reste votre sœur, une mère, à vous de la protéger, non de l’affaiblir, non de l’humilier. Il faut donc trouver les justes solutions dans la diplomatie. Mes chers grands frères, le monde vous écoute, le monde vous regarde, préservez jalousement votre image qui constitue une référence pour vos étudiants. En tant que Diolas, la tradition nous enseigne la retenue, la maîtrise, la sagesse surtout quand on porte de hautes responsabilités, quand on porte l’espoir de tout un peuple, de tout un pays, l´espoir d’un lendemain meilleur. Rien ne vaut la Paix. La solution se trouve dans la Paix, la Paix des lieux, la Paix des cœurs, la Paix des esprits, la Paix des familles ?

 

SLAM JAMM AK SALAM

Marcel Cassien Badji

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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