Saturday, April 27, 2024
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Zimbabwe: un journaliste emprisonné dénonce une loi “inconstitutionnelle”

Le journaliste zimbabwéen Hopewell Chin’ono, emprisonné pour la troisième fois en six mois, a promis lundi de “combattre” pour la liberté d’expression au détriment de sa libération sous caution.

Arrêté en juillet 2020 pour avoir soutenu sur les réseaux sociaux des manifestations interdites contre la corruption au sein de l’Etat, puis en novembre pour un tweet sur un trafic d’or impliquant des membres de l’élite politique, M. Chin’ono, 48 ans, est de nouveau incarcéré depuis la semaine dernière.

Il lui est reproché d’avoir publié une vidéo montrant des policiers battant à mort un bébé.

Devant le tribunal lundi, après un weekend passé dans une prison de haute sécurité, M. Chin’ono a remis à des journalistes un communiqué froissé, écrit au stylo bille bleu sur un carnet.

“J’ai le choix aujourd’hui, de demander immédiatement ma liberté sous caution et de rentrer chez moi, ou de combattre la constitutionnalité de la loi utilisée pour m’inculper”, y explique-t-il.

“J’ai choisi de combattre”, poursuit-il. “Si je choisis la liberté sous caution, sans dénoncer l’utilisation d’une loi anticonstitutionnelle, cette même loi sera utilisée contre d’autres journalistes et contre des citoyens ordinaires pour les museler”.

M. Chin’ono, lauréat de plusieurs prix de journalisme, est inculpé de publication de fausses informations, un chef, selon lui, prévu par une loi “inconstitutionnelle”.

Ses avocats soulignent que le Code pénal sur lequel s’appuie le Parquet a été invalidé par la Cour suprême en 2014 car “inéquitable”.

“Constitutionnellement, il ne peut être déclaré coupable sur la base d’une loi qui n’existe pas”, a expliqué à l’AFP l’un d’eux, Harrison Nkomo.

Le Parquet assure avoir une base légale pour l’inculper car la vidéo incriminée “mine la confiance du public dans la police”.

L’examen de l’affaire a été reporté et M. Chin’ono maintenu en détention. Il a assuré être prêt à passer “quelques semaines de plus” en détention au nom du “droit des médias à la liberté de parole”.

La tolérance du président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, à l’égard des voix dissidentes, n’a cessé de diminuer, depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 2017, après l’éviction de l’autocrate Robert Mugabe.

Afp

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