En Colombie, les fusils se taisent. De La Havane, Timochenko, le grand chef des FARC, a ordonné à toutes les unités de la guérilla et à chacun des combattants « de définitivement cesser le feu et les hostilités contre l’Etat colombien » à partir de minuit en Colombie (ce lundi 29 août à 7 h heure de Paris).
Il y a trois jours, le chef de l’Etat et chef des armées, Juan Manuel Santos avait fait de même. Ce cessez-le-feu bilatéral intervient après l’accord de paix historique conclu cette semaine pour mettre fin à 52 ans de conflit armé.
Sur le terrain, les combats ont déjà cessé. En juillet 2015, les guérilleros avaient déclaré un cessez-le-feu unilatéral et ils l’ont respecté. Les treize derniers mois ont été les plus pacifiques qu’a connus le pays depuis 1964, date du début du conflit.
Le cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis ce lundi matin n’en demeure pas moins essentiel. D’un point de vue symbolique évidemment. Et d’un point pratique, puisqu’il conditionne, à court terme, le succès de l’accord de paix.
Dixième conférence des FARC
Mi-septembre, les FARC doivent tenir leur dixième conférence dans le sud du pays pour voter leur transformation en parti politique. Plus de 200 chefs guérilleros vont s’y rendre. Il est essentiel que leur sécurité soit assurée.
Dans les semaines suivantes, pas moins de 8 000 guérilleros vont rejoindre les 28 zones de cantonnement où ils vont vivre le temps de déposer leurs armes. Là encore, l’armée doit garantir leur sécurité. Le cessez-le-feu bilatéral suppose une étroite collaboration entre militaires et guérilleros : chacun des deux camps doit informer l’autre du positionnement de ses troupes. Voilà qui exige une totale confiance. Et qui comporte des risques.
rfi