Il était une fois Juan Branco, un jeune avocat issu d’une famille aisée dont le père est un scénariste connu. Il a l’ADN d’un jeune homme qui aime l’objectif de la caméra. Enfant il rêvait de devenir une vedette internationale à l’image des hommes célèbres. Son histoire renvoie à la fable de La Fontaine {{Les animaux malades de la peste}} .
Cette fable évoque tout d’abord une situation initiale dramatique : une épidémie de peste frappe les animaux et chacun craint pour sa vie. Le monde entier semble se paralyser sous l’effet de cette menace et le roi des animaux propose une solution. Il relie l’origine de la maladie à une cause divine et pour apaiser la colère de Dieu envisage que chaque animal vienne publiquement confesser ses péchés . Le plus coupable servira ainsi de bouc-émissaire à la collectivité . Dans les faits, les animaux les plus puissants confessent leurs fautes mais on finit par sacrifier un âne qui a avoué, simplement avoir mangé de l’herbe dans un pré qui ne lui appartenait pas. Le lecteur comprend alors que cet animal n’est pas celui qui a commis la plus grosse faute (le lion a par exemple dévoré des bergers ) mais qu’il a été choisi comme une victime idéale. A l’image de la justice internationale décriée en Afrique, et qui depuis sa création a surtout servi à condamner des dirigeants africains en oubliant au passage de grands crimes de guerres des dirigeants des pays de l’OTAN en Libye, Iraq et Afghanistan.
La fable s’arrête là et débute le paradoxe qui veut que Juan le métèque défende un politicien de premier plan au Sénégal en accusant le gouvernement de notre pays de vouloir instrumentaliser la justice pour l’écarter. Quid du procès Laurent Gbagbo, incarcéré par la France durant plus de 7 ans dans les geôles hollandaises avant d’être purement et simplement relaxé? Le paradoxe continue. Il veut que son client qui a longtemps décrié le paternalisme français en Afrique compte aujourd’hui sur un avocat français pour s’essayer à la justice internationale et ainsi espérer se tirer des griffes d’une villageoise du nom de Adji Sarr.
Rappelons que ce même avocat aux promesses faciles et surréalistes, avait promis à un certain Javier Tebas le président réputé raciste de la ligue de football espagnole de faire condamner le club du Paris Saint Germain pour délit de richesse suite à la signature de Lionel Messi et que depuis ce joueur a terminé son contrat, signé dans un autre club d’un autre pays. Et depuis aucune condamnation. Ce même avocat a récemment fait du bruit en étant l’auteur d’un bouquin sur le showbizz français en faisant un procès exclusif à l’animateur vedette Cyril Hanouna. Rappelons que cet avocat de l’apocalypse était sur tous les fronts médiatiques lors des évènements gilets jaunes en France.
A voire la nature des dossiers hautement polémiques, ses origines de bobo parisien et son palmarès de 0% de dossier gagné on peut se demander si cet avocat n’est pas en train de vendre du rêve à ses interlocuteurs du Parti Pastef eux aussi réputés immatures et non expérimenté en géopolitique judiciaire.
Enfin il faut poser la question à cet avocat qui veut du bien au peuple sénégalais pourquoi n’a t’il jamais poursuivi les gouvernements des pays riverains de la Méditerranée pour crimes contre l’humanité vu les incidents qui ont causé des centaines de morts de migrants africains dans cette mer aux frontières de l’Europe.
Cheikh Oumar Niasse
Economiste
Ancien de la Sorbonne