Le Sénat brésilien a ouvert jeudi 25 août le procès final en destitution de la présidente de gauche, Dilma Rousseff. Sauf énorme surprise, c’est son ancien vice-président Michel Temer qui devrait diriger le pays jusqu’aux prochaines élections présidentielle et législatives.
Présidente accusée d’avoir maquillé les comptes publics, elle pourra se défendre devant le sénat lundi 29 août. Le procès suscite bien des réactions chez les Brésiliens, lassés par cette très longue crise politique, loin de leurs préoccupations quotidiennes.
Affichées sur les kiosques à journaux, les Unes sur le procès de Dilma Rousseff s’étalent en grand. Les quotidiens annoncent déjà un vote des sénateurs largement en défaveur de la présidente.
Mais ce procès, ultime chapitre d’une crise politique qui dure depuis plus de 9 mois a fini par lasser les Brésiliens, victimes d’une grave récession économique. Irène a 52 ans, elle est femme de ménage. Elle n’a ni retraite, ni assurance santé : « On en a marre de Dilma. On l’a élue pour qu’elle agisse, qu’elle fasse quelque chose. Pour moi, elle n’a rien fait. La vie est devenue difficile, les gens manquent d’argent, les prix augmentent, on ne vit plus ! »
Cristiano, 39 ans, avait lui aussi voté pour Dilma Rousseff. Pour lui, ce procès, c’est surtout la victoire annoncée de Michel Temer, le président par intérim. : « En ce moment, avec les Jeux olympiques et le grand spectacle, les gens ont oublié la crise, mais d’ici peu, ça va s’aggraver, avec de nouveau de la corruption, et de la mauvaise politique. Et là, les Brésiliens se rendront compte qu’on a pris le mauvais chemin ». En cas de destitution, Michel Temer, largement impopulaire dirigera le pays, alors que son parti doit lui aussi faire face à des accusations de corruption.
rfi