Face au ministre gambien de la Pêche, James Gomez, les parlementaires gambiens ont déploré ce qu’ils qualifient « d’accords illégaux » liant leur pays à celui du Sénégal. Signés au lendemain de l’élection du président Barrow, les députés gambiens ont rappelé au ministre de tutelle que lesdits accords n’ont jamais été soumis au Parlement pour adoption avant leur entrée en vigueur. En attendant leur adoption, certains députés ont exigé purement et simplement la suspension de ces accords jugés en défaveur de la Gambie. Ils en veulent pour preuve les pénuries voire la raréfaction de la ressource halieutique, les incidents entre pêcheurs locaux et pêcheurs sénégalais ces derniers mois. Ces accords signés en 2017 autorisent, entre autres, les pêcheurs sénégalais à exercer sans restriction dans les eaux gambiennes.
Interrogé par les députés sur l’absence d’adoption par le Parlement, James Gomez, le ministre gambien de la Pêche a invoqué le vide institutionnel dans le pays suite à l’élection d’Adama Barrow. « Ces accords datent de mars 2017, lors de la première visite officielle du président Barrow au Sénégal et il n’y avait pas de Parlement », a déclaré James Gomez. Ce à quoi les députés de lui rappelé que le président n’a pas le pouvoir de signer des accords bilatéraux sans approbation du législateur.