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Plusieurs centaines de migrants gambiens sont retournés chez eux ce 9 décembre après avoir été secourus ou interceptés au large des côtes mauritaniennes, près de Nouadhibou, la semaine dernière.
Hassan Ndour mesure la chance qu’il a d’être parmi ses parents aujourd’hui. Ce jeune homme de 25 ans a perdu soixante de ses compatriotes qui faisaient le voyage avec lui. « On était à court de nourriture et de carburant et on ne savait pas où aller, raconte-t-il. On a voulu amarrer le bateau quand les vagues ont frappé la pirogue qui a chaviré ».
Assis à ses côtés, son père fond en larmes. La famille d’Hassan Ndour a encouragé ce départ pour essayer d’améliorer leurs conditions de vie. Hassan voulait aider son père, qui est malade.
Sa mère, Seynabou Diouf, regrette ce départ. « Le village a connu un véritable drame, déclare-t-elle. Je ne lui permettrai plus jamais de prendre part à un tel voyage. Son père n’a pas arrêté de pleurer jusqu’à son retour aujourd’hui. J’étais vraiment inquiète qu’il lui arrive quelque chose ».
Le voyage d’Hassan en direction de l’Espagne lui a coûté 30 000 dalasi, soit 530 euros. Il aurait pu lui coûter la vie. Plusieurs bateaux étaient partis de Barra, petite ville sur la rive nord du fleuve Gambie, en face de la capitale Banjul. Le naufrage de l’une des pirogues a fait 60 morts gambiens, selon le président Adama Barrow.