Monday, October 14, 2024
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L’Éthiopien Abiy Ahmed associe l’Érythrée à son Nobel de la paix

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lors de la remise de son prix Nobel de la paix, le 10 décembre 2019 à Stokholm.
© NTB Scanpix/Hakon Mosvold Larsen via REUTERS

 

Ce mardi 10 décembre, le Premier ministre éthiopien s’est vu remettre officiellement le prix Nobel de la paix. Dans son discours, il a tenu à associer les Érythréens à cette récompense et notamment leur président Issayas Afewerki.

D’entrée de jeu, Abiy Ahmed a expliqué qu’il acceptait ce prix Nobel de la paix au nom de tous les Éthiopiens, mais également de tous les Érythréens, y compris le président Issayas Afewerki. Une précision qui lui a valu d’être applaudi.

Le Premier ministre est ensuite revenu sur son passé militaire, lui l’ancien soldat en poste à Badmé, à la frontière de l’Éthiopie et de l’Érythrée, le soldat qui a perdu tellement de frères d’armes. C’est ce qui l’a amené à comprendre, lorsqu’il est devenu Premier ministre il y a un an et demi, que la paix était, pour lui, une priorité.

« Nous sommes deux pays victimes de la pauvreté »

« Nous ne sommes pas des pays ennemis, a-t-il lancé, mais deux pays victimes d’un ennemi commun : la pauvreté. Les superpuissances augmentent leur présence militaire dans la région. Des groupes terroristes et extrémistes cherchent à s’y implanter. Nous ne voulons pas que la Corne de l’Afrique devienne le terrain d’affrontement des superpuissances ni un refuge pour les marchands de terreur et ceux qui font commerce du désespoir et de la misère. Nous voulons que la Corne de l’Afrique devienne une corne d’abondance pour le reste de l’Afrique. »

Il a rappelé que l’Éthiopie avait libéré tous les prisonniers politiques, ajoutant que le pays n’incarcérait plus les journalistes et insistant sur la nouvelle liberté d’expression. Il a cependant dénoncé les « évangélistes de la haine et de la division » qui utilisent les réseaux sociaux pour prêcher leur « évangile de la revanche », une allusion à l’opposant américano-éthiopien, le leader oromo, Jawar Mohammed, accusé d’avoir fomenté les violentes manifestations d’octobre dernier.

Le lauréat du prix Nobel de la paix a, malgré tout, insisté sur l’unité nationale, convoquant la Bible, le Coran et un grand principe de la philosophie éthiopienne, Medemer, c’est-à-dire « travailler à l’unisson. »

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