© C. Valade/RFI
À l’appel du Front national de défense de la Constitution, qui regroupe l’essentiel de la société civile et de l’opposition politique, une foule compacte a envahi les rues de la capitale Conakry ce mardi 10 décembre. Les manifestants ont marché du rond-point de la tannerie à l’esplanade du stade du 28-Septembre dans une ambiance bon enfant, avant de se disperser sans incident.
L’esplanade du stade du 28-Septembre s’empourpre une nouvelle fois du soleil couchant et du rouge des tee-shirts. Le FNDC achève son acte 6. Le 6e appel à manifester depuis le début du mouvement il y a deux mois. Mais c’est la première fois que marchent les leaders de la société civile depuis leur libération.
« La prison nous a endurcis, estime Bill de Sam. Ça nous a permis de comprendre que lorsqu’on est sur la voie de la vérité, les méchants nous enferment. Alors nous sommes prêts à retourner, autant de fois qu’il le faudra, dans le cadre de la revendication de nos droits. »
Plusieurs militants restent incarcérés, notamment le coordinateur du FNDC pour Kindia, Alseny Farinta Camara et quatre de ses camarades, dont le verdict du procès est attendu pour le 19 décembre.
Abdourahmane Sanoh se dit « fier, heureux, avec une pensée pour ceux qui sont encore en prison, avec une pensée à nos morts, nos blessés et surtout en disant grand merci au peuple de Guinée, parce que le combat continue jusqu’à la victoire. »
Les motards enchaînent de périlleuses acrobaties, certains s’aspergent d’eau pour supporter la chaleur. Si le cortège n’atteint pas les marées humaines du début du mouvement, le FNDC démontre que sa capacité de mobilisation résiste l’épreuve du temps.