C’est un record : en 2017, la police et la gendarmerie françaises ont démantelé 303 filières d’immigration clandestine. Un chiffre en hausse de près de 6% par rapport à 2016 qui s’explique en grande partie par les moyens plus conséquents alloués à cette lutte. Une lutte contre des trafiquants d’êtres humains qui « s’approvisionnaient » dans trois grandes régions du monde.
ll y a d’abord le centre de l’Afrique, en République démocratique du Congo notamment. C’est dans ce pays que plus de 20 filières démantelées par la police française se fournissaient en êtres humains.
Toujours sur le continent africain, mais plus à l’ouest cette fois, ce sont pas moins de 53 filières qui s’enracinaient du Sénégal au Cameroun, en passant par la Guinée-Bissau.
Difficile de savoir combien d’hommes ont transité par ces réseaux extrêmement mobiles et se réorganisant sans cesse pour brouiller les pistes. Des milliers, peut-être même des centaines de milliers.
Filières «haut de gamme»
C’est le cas également au Moyen-Orient. Plus de 20 filières d’immigration reliant l’Irak à la France ont été démantelées. Onze entre l’Iran et l’Hexagone. Certaines filières sont même qualifiées de « haut de gamme » par les enquêteurs avec un « relooking » inclus pour apprendre à se faire passer pour un Européen et des nuits en hôtel en attendant les faux papiers moyennant 40 000 euros.
Enfin, l’Asie représente elle aussi l’un des principaux bassins d’approvisionnement de ces filières clandestines : 19 ont été démantelées entre la France et la Chine.
Des candidats présentés aux autorités françaises comme de jeunes ingénieurs en marketing pour de fausses sociétés qui se retrouvaient bien souvent plongeurs dans des restaurants asiatiques.